Article de Frédéric SERBOURCE
À la fois vingt-septième long-métrage du MCU, quatrième film de la Phase IV et troisième opus des aventures du Tisseur incarné par Tom Holland, "Spider-Man : No Way Home" débarque enfin en salles entouré d'une hype comme ce large univers super-héroïque n'en avait plus connu depuis un long moment, en particulier avec le début de cette nouvelle phase au cinéma qui oscillait jusqu'alors entre l'anecdotique ("Black Widow"), le divertissant ("Shang-Chi...") et le clivant ("Les Éternels" que l'on a beaucoup aimé). On peut aisément le comprendre car, en plus d'avoir l'honneur de jouer enfin avec la notion de Multivers sur le grand écran après que la série "Loki" en ait établi les bases auprès du public, ce nouveau volet consacré au Spider-Man du MCU est censé représenter un véritable feu d'artifice pour tout fan de l'Homme-Araignée prêt à assister au fracas forcément jouissif des différents univers cinématographiques l'ayant mis en scène en live-action depuis 2002 (et à toutes les surprises que cela peut induire). Par ailleurs, ce long-métrage se focalisant plus radicalement sur le Spider-verse que ses deux prédécesseurs est peut-être aussi le moyen d'affirmer l'identité d'un super-héros qui a finalement évolué au sein des films de Jon Watts souvent au plus près des événements du MCU -dans l'ombre de l'image imposante de son mentor Tony Stark notamment- avec pour spécificité un ton plus adolescent et désinvolte certes sympathique mais encore loin d'exploiter la plénitude de l'aura et du monde si uniques de l'Homme-Araignée que la trilogie originelle de Sam Raimi avait su par exemple si bien saisir pour en devenir la référence au cinéma.
On aurait pu craindre que Strange devienne une nouvelle fois une figure tutélaire pour Peter, un nouveau Stark en somme, plaçant encore Spider-Man trop sous la coupe d'un autre héros du MCU, mais, sur ce point, le film fait le bon choix de, d'abord, renouer avec la légèreté de caractère du personnage de Strange (un peu oubliée depuis le film qui l'a introduit) et de l'associer à la naïveté de Peter dans le but, ensuite, de faire complètement évoluer la relation de ce duo face à la manière de gérer les conséquences de leur acte déraisonné. Plaçant le sorcier en "gardien du temple cosmique" prêt à tout pour réparer les dégâts, le film lui oppose la bonté héroïque d'un Peter Parker qui cherche toujours à se rattraper et à panser les plaies de son affrontement avec Mysterio sur des adversaires venus d'univers bien connus. Alors, certes, à bien y regarder, les principaux mouvements de ce tandem et, plus globalement, de l'intrigue du long-métrage ressemblent à une boucle d'agissements sacrément irrationnels afin de mettre le monde en danger de façon trop irréfléchie, mais ils correspondent quelque part à des ficelles naïves (faciles diront sans doute certains), très "comicsiennes", et donc pardonnables pour mettre en avant le parcours plutôt bien construit de Peter Parker vers une forme de gravité plus adulte par de nombreuses rencontres et de confrontations qui vont n'avoir de cesse de combler tout aficionado de "Spider-Man"...
On aurait aussi d'autres reproches à formuler envers "No Way Home", comme d'en rester visuellement à des canons trop standards du MCU alors que Jon Watts avait semblé mettre la barre un peu plus haute lors des combats atypiques avec Mysterio dans le deuxième film ou encore le traitement inégal de la flopée de vilains VIP mais, dans le fond, si le flacon n'est parfois pas à la hauteur, l'ivresse est bien là, la multitude de sourires de gosse que le film nous colle généreusement nous suivent bien après la séance et il est clair qu'on n'aura pas ressenti une telle ferveur pour un film Marvel durant sa projection depuis au moins la bataille finale de "Avengers: Endgame", c'est dire et jusque dans la deuxième "scène" post-générique proposée de surcroît !
Oui, "No Way Home" aura régalé, aura tenu ses principales promesses et nous aura même donné hâte de découvrir la suite des aventures de ce Peter Parker à jamais chamboulé par le caractère inédit de ce périple dans les failles du Multivers. Vivement que les frontières de ce Spider-Verse s'élargissent à nouveau !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire