POURQUOI CE BLOG ?

Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

Bonne visite
Wilfrid RENAUD

mardi 25 juin 2019

LES X-MEN SELON HOLLYWOOD

Article de Wilfrid RENAUD
S'il y a une saga qui s'était plutôt bien renouvelée c'est celle des X-men.Du moins jusqu'aux deux derniers films.
A l'origine, une bande dessinée créée par Stan Lee et Jack Kirby et éditée chez Marvel en septembre 1963.
Dans l'univers des X-Men, les mutations sont devenues monnaie courante, octroyant des supers pouvoirs à une part croissante de la population. Ces qualités surhumaines se dévoilent en général à l’adolescence, moment critique pendant lequel un mutant peut sombrer dans le doute et l’égarement ou au contraire peut arriver à maîtriser ses dons et devenir un individu épanoui.
Afin de les aider à franchir ce moment difficile, le professeur Charles Xavier a créé une école spécialisée où il les forme à utiliser leurs pouvoirs et à s’accepter eux-mêmes. Il leur apprend également à vivre en harmonie avec les humains « normaux ».
Mais d’autres mutants, qui n’ont pas eu la chance de rencontrer le professeur Xavier, ou qui l'ont rejeté, se sont égarés sur la voie du mal. Regroupés parfois autour du mutant Magnéto, ils n’ont pour but que d’affirmer leur prééminence en réduisant l’humanité en esclavage.
Sur un manichéisme un peu simpliste, Hollywood a su traiter différemment la saga. Celle-ci compte 10 films dont 3 sur le personnage de Wolverine.

Avec la sortie récente de X-men :Dark Phoenix voici l'occasion de faire un petit tour d'horizon pour familiariser les néophytes à l'univers



X-MEN de Bryan Singer (2000)

Le moins que l'on puisse dire c'est que Bryan Singer a su poser les bases d'une franchise qui est toujours valide presque 20 ans après. Il a  aussi uniformisé les costumes, évitant le coté un peu "gay pride" de la bande dessinée.


Jugez plutôt. Il y en avait des bleus, des verts, des jaunes...bref ce qui passait bien en BD pouvait se gameler sur grand écran, si le metteur en scène avait voulu rester fidèle au travail du dessinateur Jack Kirby.
Le personnage de Wolverine semble être le mutant principal par lequel on découvre tout l'univers, toutefois le choix de débuter le film par une scène datant de la seconde guerre mondiale est plutôt judicieux.
On découvre ainsi le jeune Eric Lensherr, qui deviendra plus tard Magnéto, victime de la déportation. Son expérience avec les Nazi justifiera ses actes révolutionnaires tout au long de la saga.

Le casting a pour mérite d'avoir deux acteurs shakespeariens dans les rôles des deux rivaux : Patrick Stewart et l'excellent Ian Mc Kellen (futur Gandal le gris pour Peter Jackson). Leurs interprétations évitent l'écueil d'un manichéisme primaire, les divergences et les raisons psychologiques qui les animent leur incitent à penser que chacune de leur voie est la meilleure.


X-MEN se veut ainsi être le porte parole des minorités raciales, les mutants sont traités injustement comme un danger et certains sont prêts à en découdre tandis que d'autres essayent de préserver la paix.
On peut aussi y voir, à travers les plus jeunes mutants, le mal-être d'une jeunesse incomprise qui peine à trouver sa place dans une société qui la rejette.
Approche payante, le message passe aussi bien auprès de la critique que du grand public et le film est un succès. Il permet dans la foulée de sacraliser un acteur jusque là inconnu, Hugh Jackman dans le rôle de Wolverine, et d'ouvrir la porte à d'autres films tels que Spiderman de Sam Raimi deux ans plus tard.
Les fans regretteront l'absence d'autres mutants essentiels.Patience, Bryan Singer et Hollywood n'ont pas mis tous leurs œufs dans le même panier.





X-MEN 2 de Bryan Singer (2003)
Là encore c'est la scène d'ouverture qui scotche le spectateur avec l'arrivée d'un nouveau mutant : Kurtz Wagner alias Diablo. Celui-ci a le don de se téléporter et son incursion dans la Maison Blanche où il élimine systématiquement tous les membres de la sécurité pour délivrer un message personnel au Président, fait mouche.
Le personnage est manipulé par une tierce personne, Stryker (excellent Brian Cox)  bien décidé à déclencher une guerre entre mutants et humains. Le scénario est cette fois plus malin, plus complet dans sa conception et en font pour moi l'un des meilleurs épisodes de la saga.
Le metteur en scène n'oublie pas non plus le message social derrière le show. Lorsqu'un jeune homme annonce à ses parents qu'il est mutant, la réaction de la mère qui lui demande "Mais tu n'as pas essayé de ne pas en être un ?" fait invariablement penser à une sortie de placard d'un jeune homosexuel.
Le film assied la notoriété de Hugh Jackman dont l'intrigue tourne autour de ses origines, sans toutefois trop en dévoiler, mais permet aussi à trois actrices de tirer leur épingle du jeu dans cet univers essentiellement masculin.
Famke Janssen et Halle Berry dans les rôles de Jean Grey et Tornade. La première, qui sera un élément clef du 3ème opus, est au centre d'une rivalité entre Cyclope et Wolverine, la seconde, parfois un peu sous employée (Oscarisée pour "A l'ombre de la haine"), demeure un personnage sympathique et souvent plein de compassion. Et puis surtout, Rebecca Romji-Stamos dans le rôle de Mystique. Mystérieuse, vénéneuse, cette femme caméléon s'avère être une arme redoutable aussi bien dans les corps à corps que dans les missions d'infiltration.
Ce deuxième opus permet aussi de voir son vrai visage, méconnaissable sous le remarquable maquillage bleu.












On regrettera que celui qui est censé être le leader de l'équipe, "Cyclope" (l'acteur James Marsden), soit relégué au rang de second rôle au détriment des autres mutants. De même que l'apparition furtive de Colossus, membre pilier de l'équipe dans la bande dessinée.

Le film est néanmoins un succès et une trilogie se profile dans les yeux des producteurs hollywoodiens. Et si la scène finale, avec l'apparition du futur Phénix au fond du lac qui a vu la "mort"de Jean Grey, laisse présager que le meilleur reste à venir, les fans vont vite déchanter avec le 3ème opus.

 
X-MEN l'affrontement final 
de Brett Ratner (2006)

Changement de taille, le réalisateur. 
Bryan Singer est remplacé par Brett Ratner. Le premier est allé tourner son "Superman Returns", le second a une filmographie bâtarde allant du bon, "Dragon rouge" à la casserole, "Rush Hour".
Il va déstructurer d'une manière assez infantile tout ce qui avait été mis en place depuis le premier épisode. Vu de loin, ce 3ème chapitre montre carrément une invasion de nouveaux mutants (pourtant suffisamment nombreux dans les précédents) qui ne servent absolument à rien (Angel ) mis à part à démontrer la maestria des effets spéciaux, au détriment de l'élimination de certaines figures emblématiques dont Cyclope, Mystique et Xavier. Quand ce n'est pas des affrontements bidons entre des personnages secondaires de plus en plus caricaturaux. (Iceberg et Pyro, la glace et le feu, le méchant étant expédié par un coup de tête et une phrase laconique, snif si ce n'est pas malheureux).
Pourtant le film avait deux bonnes idées. Qui auraient mérité deux films entiers. 
D'abord, l'invention d'un "médicament" qui permet de guérir de la mutation, d'où l'enjeu du film, la mutation n'étant pas considérée comme une maladie par ceux qui s'y opposent. 
Et surtout le retour de Jean Grey en Phénix Noir. Véritable déesse de l'Apocalypse, son image à peine esquissée dans le précédent épisode laisse présager une apparition dantesque dans celui-ci. Si l'actrice Famke Janssen est en symbiose complète avec son personnage, ses apparitions sont malheureusement moins spectaculaires que les conséquences de ses actes. Point d'oiseau de feu derrière le personnage au cinéma, dommage.

 Reste quelques belles scènes, l'affrontement psychique-et dramatique- entre Jean Grey et Xavier dans la maison de son enfance. Le détournement hallucinant du pont de San Francisco par Magnéto sur l'île d'Alcatraz et le chaos final qui met un terme à ce joyeux foutoir.
 Le film permet d'introduire aussi un mutant récurent que l'on retrouvera un peu plus tard dans un autre chapitre : Hank Mc Coy alias Le Fauve( l'acteur Kelsey Grammer) Un ingénieur caché sous une apparence bleue poilue.(Oui, ils aiment le bleu chez Marvel) .
Sa rencontre avec Wolverine donne lieu à une des répliques les plus drôles du film.
 Hank (en référence à son agressivité) : "Il paraît que tu es un vrai animal !"
Wolverine (après un haussement de sourcil) : "Tu ne t'es pas regardé"




 
X- MEN ORIGINS: Wolverine de Gavin Hood (2009)

Très populaire auprès des fans, le personnage de Logan dit Wolverine (et par conséquence l'acteur Hugh Jackman) a droit à son propre long métrage. Le but étant de montrer  comment il est devenu l'homme aux lames d'acier. Rappelons aussi que le mutant a un pouvoir de régénération et qu'il est par conséquent impossible de lui donner un âge. (Cherchez pas, il n'y a que chez Marvel que ça existe ce genre de trucs) Si le générique, où on le voit aux cotés de son frère (l'acteur Liev Schrieber), traverser toutes les batailles depuis la guerre de Sécession à celle du Viet-nam, nous met des étoiles d'espérance pleins les yeux par la maîtrise de la séquence, le film nous laisse vite une impression de rendez-vous manqué.
Celui-ci devait tourner autour du personnage de Wolverine et on se retrouve, encore, avec une cohorte de mutants plus caricaturaux les uns que les autres. Même Wolverine, qui a un coté sanguinaire dans la BD, est complétement aseptisé et ressemble pour sa période amoureuse à Charles Ingalls dans "la petite maison dans la prairie" (Un comble !) Quand à ses fameuses origines, une expérience de labo qui lui a permit d'avoir son squelette en adamantium, métal indestructible ( Cherchez pas, là encore c'est signé Marvel), les séquences de flash-back du deuxième épisode étaient suffisantes et ce long-métrage apporte plus de regrets que de plaisir.

Rhaaaa ! Je suis en colère !



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 X-MEN: le commencement
de Matthew Vaughn (2011)

Les compteurs sont remis à zéro puisque ce film se concentre sur la rencontre et l'amitié de Charles Xavier et Eric Lensherr dans les années soixante. La bonne idée : avoir su intégrer l'histoire fictive dans une page de l'Histoire: la crise des missiles cubains dans la baie des Cochons sous la présidence de Kennedy.
Réalisé par celui à qui on doit Kick-Ass, le film navigue entre le fantastique et l'espionnage, agrémenté de touches d'humour non négligeables.
Coté interprétation si James Mc Avoy est convaincant dans le rôle du Professeur Xavier, celui qui crève carrément l'écran c'est Michaël Fassbender dans le rôle d'Eric Lensherr alias Magnéto.
Sa présence et son interprétation irradie complétement le film. A la fois en force, en rage et en subtilité, l'acteur est un atout précieux dans la saga. On passera sur les deux scènes d'introduction quand ils sont enfants, pour moi complétement loupées et à coté de la plaque. Par contre, les scénaristes auraient pu éviter de "polluer les bases". Des incohérences chronologiques, Xavier se prend la balle qui va l'handicaper à vie à la fin du film alors qu'au début du 3ème opus, un peu plus vieux, il marche parfaitement. De même que sa relation quasi fraternelle avec Mystique, avant qu'elle ne change de camp, qui semble tomber de nulle part puisqu' il n'y a aucune référence dans les autres films.
Outre ces défauts mineurs, le film assure le show et des séquences emblématiques deviennent rapidement cultes :
-  Eric Lensherr éliminant d'anciens gardiens de camps de concentrations.
- l'entrainement très drôle des futurs x-men.
- l'infiltration de Charles et Eric dans la maison privée d'un haut gradé soviétique.
- le pouvoir de Magnéto dans toute sa démesure: il soulève au dessus de l'eau un sous marin nucléaire pour le faire échouer sur une plage et détourne une bonne cinquantaine de missiles vers les navires qui les ont envoyé.
On retrouve ici le personnage Mc Coy alias Le Fauve, interprété par un acteur plus jeune, Nicolas Hoult, qui est le seul parmi la jeune équipe a être moins caricatural et finalement plus complexe qu'il n'y paraît. Sa métamorphose est due à un sérum qui devait le rendre plus humain ( il avait juste des pieds un peu larges au départ, genre je chausse du 60) mais qui aura l'effet inverse. Acte risqué, par amour pour Mystique, qui elle assumera de son coté, sous l'emprise de Magnéto, sa condition de mutante.
A la fin du film, les camps opposés se forment, la saga x-men est plutôt bien amenée et récupère une bonne partie des fans, notamment grâce une ambiance un peu James Bond période 60's.

Quand au vrai méchant de cet opus, il est interprété, toujours avec classe, par l'excellent Kevin Bacon, qui a su capter tout le coté manipulateur de son personnage, Sébastian Shaw.














WOLVERINE le combat de l'Immortel de James Mangold (2013)

Autant le dire tout de suite, Hugh Jackman et James Mangold sont passés à coté d'un grand film. L'histoire se situe après le 3è épisode, et Wolverine traîne son âme en peine depuis la mort de Jean Grey avec laquelle il dialogue dans ses rêves. Un vieil ami se meurt au Japon et il part lui rendre hommage avant son dernier souffle mais se fait voler ses capacités génératrices pendant son sommeil par une mystérieuse organisation.
Il y avait de la matière dans cet opus. Logan, mutant sans foi ni loi, débarquant dans un Japon corrompu où demeure toutefois d’ancestrales traditions, fragilisé alors qu'il a besoin de tous ses pouvoirs pour sauver des innocents,mettant ainsi un terme à sa culpabilité (il a porté le coup fatal à Jean Grey, la femme qu'il aimait, pour l'empêcher de nuire). Si les trois quarts du film demeurent plutôt matures pour ce genre de long-métrage, la fin replonge dans les poncifs du genre : avec un samouraï géant en acier et un sabre enflammé qu'on croirait sorti d'un jeu vidéo. Mais aussi une vilaine mutante et ses poisons à deux yens, sans compter l'essentiel qui était dans le titre : une réflexion sur l'immortalité qui passe à la trappe. Dommage.
Y'a moyen d'avoir un bon film avec mon personnage ?


X-MEN : days of future past de Bryan Singer (2014)

Retour au sources, puisque c'est Bryan Singer qui reprend la saga en main et réussit à mettre sur pellicule tous les protagonistes des deux générations avec cette histoire de voyage à travers le temps. Dans un futur apocalyptique et incertain, les Sentinelles traquent et éliminent les mutants qui refusent de se soumettre mais aussi les humains qui les aident et qui sont susceptibles d'engendrer des mutants.
Pour échapper à ce cauchemar, Wolverine est envoyé dans les années 70 à une date fatidique où il doit convaincre les jeunes et inexpérimentés x-men de changer le cours de l'Histoire.

 Si on peut regretter que la vision "futuriste" se limite à quelques plans de ghetto et au retranchement des derniers mutants rebelles dans un monastère chinois, le plaisir de croiser tous les personnages est total. La relation entre Xavier et Magnéto s'étoffe encore à travers leurs dilemmes personnels et on a droit à quelques scènes d'anthologie dont celle avec Vif Argent qui met hors d'état de nuire des policiers en un clin d'oeil...fatal.
Moins réussi que son prédécesseur signé Matthew Vaughn mais très plaisant tout de même.
Le tout se termine plutôt bien et refonte les bases de ce qui avait été fait montrant que les personnages sont tous prêt pour un nouveau départ et de nouvelles aventures.





X-MEN : Apocalypse de Bryan Singer (2016)

Bon ce n'est pas le plus réussi de la saga. Si quelques morceaux de bravoure subsiste et si les acteurs principaux arrivent encore à tirer leur épingle du jeu. ( Michaël Fassbender et James mcAvoy en tête), l'univers peine à se renouveler cette fois-ci. En situant le film dans les années 80, on retrouve les mêmes personnages mais en plus jeunes, Magnéto est éclipsé  par le demi-Dieu qui s'est nommé modestement Apocalypse et c'est là que le bas blesse. Le début démarrait mal puisqu'il me faisait penser à "la momie" de Stephen Sommers et la suite n'allait pas s'arranger. Outre le look kitsch ultra-violet du personnage (Oscar Isaac s'en tire assez bien avec ce rôle casse-gueule), tout le sous-entendu social sur la différence et la peur de l'autre est passé à la trappe pour un conflit entre les "gentils" et les "méchants". Ce qui faisait la force de la saga n'est plus et c'est d'autant plus étonnant que Bryan Singer a toujours soigné le fond. 
La scène de sauvetage avec Quicksilver en est l'exemple le plus frappant puisqu'elle est une variante plus large de l'épisode précédent mais fonctionne beaucoup moins bien à travers le choix d'une chanson un peu convenue et le terrain de jeu trop vaste qu'est l'école de Xavier, en comparaison la cuisine du précédent opus offrait bien plus d'opportunités et d'inventivités.
Si le film reste plaisant, on constate une baisse de régime mais la capacité de la saga à se réinventer devrait dans l'avenir offrir de meilleurs épisodes.

LOGAN de James Mangold (2017)

Article de Jacques Coupienne

"Sometimes, trust the hype ..."
Oui car, même si c'est loin d'être toujours le cas, une excellente rumeur peut aussi cacher ... un excellent film !

Donc, pourquoi avoir tant apprécié ce "Logan" ?
- parce que James Mangold est un réalisateur de grand talent qui a entre autres donné "3h10 pour Yuma" (encore un très bon remake, tiens, au moins égal à son modèle ...), un des tous meilleurs rôles de Stallone via "Copland" et un précédent Wolverine intitulé "Le combat de l'immortel" qui envoyait déjà du bois (surtout en version longue) même si ce "Logan" le dépasse finalement sur tous les plans ...
- parce que, loin des paradoxes temporels forcément un peu abscons et capillotractés, le scénario se veut ici d'une simplicité quasi biblique : un road movie classique mais la réalisation et l'interprétation font toute l'énorme différence (un peu comme dans "Mad Max : Fury road") avec un blockbuster lambda et sans âme ...
- parce que pas de capes, de supercostumes et de grands méchants un peu ridicules (comme dans " X-Men : Apocalypse") : ici, on est plus proche du film noir que du superheromovie. D'ailleurs, pas d'apparition de Stan Lee. Qui a dit "Tant mieux " ?
- parce que, de la même manière que Sean Connery fût le James Bond définitif, Hugh Jackman EST Wolverine. Un physique statuesque, certes, mais aussi un véritable acteur capable de nuances et de grandes variations de jeu : ce qui le met évidemment bien à l'écart de la cohorte des gros bras à petites têtes (placez ici le nom de votre costaud le plus honni : à chacun les siens).Ici, le héros est fatigué, harassé, couturé de partout : il n'en est évidemment que plus attachant ...
- parce que le métrage est l'adieu du comédien au personnage et qu'il a le bon goût d'être le meilleur de la série (X-Men compris) ceci probablement aussi parce qu'il s'éloigne beaucoup des canons de la franchise.
- parce que les références de Mangold sont plus à chercher du côté du film noir, de Mad Max ou du western : à cet égard, le parallèle avec le classique "Shane" de Georges Stevens avec Alan Ladd et Jack Palance est plus qu'appuyé : il est de pires références, je crois ...
- parce que la jeune Dafne Keen est tout à fait impressionnante (sans en faire des tonnes comme c'est souvent le cas des enfants stars) et fait au final passer la Hitgirl de "Kick ass" pour le prototype de l'enfant sage et inoffensive ...













- et, à ce sujet, vous le savez déjà car on en parle un peu partout : le film est vraiment d'une violence rare - pour ne pas dire jamais vue - compte tenu de son public/coeur de cible. Et j'avoue que ça me va très bien tant j'en ai ras la casquette des dilemmes moraux et existentiels de ces super héros en peau de lapin qui se demandent à longueur d'épisodes s'ils ont le droit de tuer psychopathes et autres terroristes. Ici, ça charcle et ça fait du bien : vive la catharsis !
- parce que l'humour est rare et jamais lourdement appuyé : le film est et restera sombre jusqu'au bout. On n'est pas là pour rigoler ...
- enfin, parce que ça m'a fait tout drôle d'assister à la fin de parcours de ce personnage ultra charismatique parce que terriblement imparfait et donc humain : l'émotion est donc AUSSI au rendez - vous !
Filez donc voir "Logan", Bon Dieu ...

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Article complémentaire de Wilfrid Renaud
 
Avec le précédent opus "Le combat de l'immortel", James Mangold n'était pas passé loin d'un grand film. C'est ici largement rattrapé. Sauvage, violente, l'aventure ultime du mutant griffu n'en est que plus émouvante puisque son squelette indestructible en Adamantium a fini par l'empoisonner et le rendre mortel.
La paternité et le passage de relais sont aussi au cœur de l'histoire avec la jeune actrice  Dafne Kee, qui tient la dragée haute à Hugh Jackman et Pactrick Stewart.
Ce dernier est particulièrement touchant, le professeur Xavier, créateur des célèbres x-mens, ici tous morts, apparait vieilli et malade, atteint d'une dégénérescence du cerveau, où ses pouvoirs de télépathes en font une arme incontrôlable dont les crises paralysent son entourage de façon apocalyptique (la scène du casino-hôtelier est redoutable).
Enfin, en toile de fond,  à travers les expériences génétiques sur des enfants mutants, on peut y voir une dénonciation extrême du clonage illégal et du traffic d'organes infantiles.
Le tout se termine dans un baroud d'honneur enragé et sanglant, où notre Wolwerine se retrouve face au clone de lui-même, idée qui peut paraître saugrenue au premier abord mais qui illustre bien le combat intérieur du personnage qui a dû lutter toute sa (longue) vie contre sa propre sauvagerie pour laisser apparaître son humanité.
Le tout s'éloigne à la vitesse d'un cheval au galop des productions Marvel habituelles, pour donner un mix entre le western et la science-fiction et livre avec générosité le spectacle que l'on attendait où Hugh Jackman réalise de son coté une belle performance en même temps que ses adieux au personnage à qui il doit sa carrière il y a dix-sept ans de cela.




X MEN : DARK PHOENIX de Simon Kinberg (2019)
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Opus réalisé par Simon Kinberg dont c'est le premier film, je m'attendais à un truc catastrophique au vu des avis ici et là. Je le trouve meilleur que le précédent, alors que paradoxalement il traîne les mêmes défauts.
A savoir un casting bancal, qui est fait de comédiens confirmés (James Mc Avoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence -punaise elle est encore là, elle ?!?- et Jessica Chastain), d'autres qui ont fait leurs preuves (Sophie Turner, Nicolas Hoult, Evan Peters) et....tous les autres dont le jeu manque singulièrement d'épaisseur.  
L'équipe Peau de chagrin
C'est d'autant plus flagrant quand vers le milieu du film, entre les morts et les blessés, l'équipe des X-men se réduit comme une peau de chagrin. L'équipe "adulte" initiée par Bryan Singer dans les deux premiers épisodes avait une alchimie redoutable qui depuis a été transformée en jeunisme fadasse.
A part cela, le sujet déjà traité dans le troisième opus (et une autre réalité pour ceux qui suivent), à savoir la métamorphose de Jean Grey en phénix noir, est plus réussi. Les tourments de la jeune femme compensent le coté redondant de Charles Xavier qui se perd en excuses et Mea Culpa.
Il manque tout de même un personnage essentiel, Wolverine, qui fait de cet épisode le canard boiteux de la franchise, même s'il est très regardable.
La fin a de l'ampleur et de la puissance mais manque pas mal d'émotions. A ce niveau, Days of the futur past, reste le point d'orgue de cette saga qui a connu des hauts et des bas et qui semble vouloir se conclure ici selon les producteurs.


samedi 22 juin 2019

ROCKET MAN

 Article de Wilfrid RENAUD
Après le biopic sur Freddie Mercury, voici donc celui d'Elton John. Le moins que l'on puisse dire c'est que le film est à l'image de l’icône rock : vitaminée, flamboyante et imprévisible. Évidemment, la comparaison avec "Bohémian Rhapsody" sorti à peine l'an dernier semble inévitable, les deux chanteurs ayant pour points communs des tubes planétaires, des costumes exubérants, le statut de bêtes de scènes, des relations homosexuelles et une percée début des années 70.
Mais sur le plan narration ça n'a plus rien à voir, le film sur Mercury souffre du coup d'un coté trop sage face à celui sur Elton John.
En effet Dexter Fletcher, le réalisateur, épouse littéralement la personnalité de son sujet, se permettant des scènes de comédie musicales à tomber à la renverse, là où on les attend pas et flirtant avec des scènes surréalistes telles celle de la piscine ou de la salle du Troubadour à Los Angeles où chanteur et public se mettent subitement en apesanteur.

Mais derrière les chansons cultes et les costumes à plumes et paillettes, on y découvre un jeune homme introverti, timide et en manque cruel d'amour en général et d'amour parental en particulier. Sur ce point, il n'aura guère été aidé entre une mère qui l'écoute à peine et un père qui aura carrément construit un mur entre eux, incapable de le prendre une seule fois dans ses bras. Le film commence d'ailleurs par une réunion d'alcooliques anonymes où Elton john débarque en costume de Diable orange, qu'il va abandonner au fur et à mesure qu'il va se livrer, dévoilant l'homme avec ses fêlures derrière le showman exubérant.
Malgré une fortune colossale due à des ventes de disques astronomiques, se réfugiant dans l'alcool, la drogue et le sexe, il aurait probablement sombré dans le grand annuaire des destins brisés sans son ami de la première heure Bernie Taupin, incarné ici par l'excellent Jamie Bell, paroliers de la plupart de ses tubes. Le seul qui l'aime vraiment pour ce qu'il est : un artiste bourré de talents.

Car Elton John, n'oublions pas , est un survivant, ayant échappé aux dépendances nommées plus haut mais aussi aux années sida qui auront emporté nombre de ses amis...dont Freddie Mercury.
Dans le rôle du chanteur, Taron Egerton est tout bonnement...époustouflant. Il assume tout. Des costumes excentriques et ridicules à une scène de sexe homo en passant par la déchéance de l'artiste quand il sombre dans la drogue et surtout de chanter de manière bluffante les tubes de celui qu'il interprète tout en jouant du piano !
 
Le film est un maelström d'énergie rock'nroll, avec ses écarts orgiaques et ses rails de cocaïne entre deux concerts mais possède aussi de beaux moments de grâce. Comme celui où dans son salon, après avoir à peine reçu les paroles de Bernie Taupin, Elton John compose en quelques minutes sur son piano, après quelques balbutiements au départ,  l'air principal de ce qui sera sans doute l'une de ses plus belles chansons : "Your song" .
L'amitié des deux hommes résistera à toutes les dérives et tous les excès et si la fin manque un peu d'ampleur, par rapport au concert du Live Aid de Bohémian Rhapsody, elle permet de voir dans une scène touchante et surréaliste l'Elton adulte serrer dans ses bras le jeune Réginald Dwihgt, montrant qu'après des années d'errance, il s'est enfin réconcilié avec lui-même.
La légende est toujours debout et si l'artiste ne compose plus vraiment depuis plusieurs années et que l'essentiel de sa carrière est derrière lui, il aura donné à l'industrie musicale nombres de tubes immortels, tous présents ici et en tant que producteur, ce film, signé de son vivant, dans une énergie et un bonheur communicatif.

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