POURQUOI CE BLOG ?

Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

Bonne visite
Wilfrid RENAUD

dimanche 7 octobre 2012

BATMAN SELON NOLAN

Article de Wilfrid RENAUD

Cet été, Christopher Nolan concluait sa trilogie Batman avec « The Dark Knight Rise ».
Auteur atypique de films comme «Memento », « Le prestige » ou « Inception », il a, mine de rien, marqué un pan du cinéma en faisant renaître de ses cendres le héros masqué dont les derniers opus orchestrés par un Joël Schumacher mal inspiré avaient carrément tué la franchise dans les années 90.


En 2005, le reboot de Batman, intitulé « Batman Begins » remettait les compteurs à zéro et reste un modèle du genre et sans doute le meilleur épisode des trois.

Une approche plus réaliste, une fouille sur les personnages, une relation entre Bruce Wayne et Alfred son majordome plus étoffée, le réalisateur prend son temps et se permet même le luxe de ne pas faire apparaître le héros masqué durant les 45 premières minutes.
Approche plus réaliste de l’univers. Au placard les décors carton-pâte de Gotham city, celle-ci est filmée dans ses plus sombres bas-fonds et ses vue aériennes ressemblent à mélange de New-York et Vancouver.  

La célèbre « Batmobile »   est, elle aussi, relookée de manière spectaculaire, le coté "voiture de collection flashy et fun" est abandonné et la nouvelle ressemble à un tank, prototype militaire dans l’histoire qui devait être utilisé pour tendre des ponts entre deux rives.
La scène de la poursuite dans les rues de Gotham et sur les toits de la ville reste dans les mémoires par son coté brut et massif.
Avec tous ces détails, Christopher Nolan donne l’air de rien une leçon aux autres cinéastes. « Si vous voulez que l’on y croit, voilà comment il faut faire ». Son Batman n’a jamais paru aussi proche de la réalité malgré tous ses gadgets et son folklore.

Malgré tout, certains épisodes souffrent d’un coté trop bavard, notamment « The Dark Knight » sorti en 2008, deuxième opus aux allures d’opéra baroque. Trop de dialogues souvent inutiles et brumeux alourdissent l’ensemble mais le film compte un atout majeur avec Heath Ledger dans le rôle du Joker.
Son interprétation irradie littéralement le film et laisse une marque indélébile, enterrant au passage la prestation cabotine de Jack Nicholson dans le Batman de Tim burton en 1989. Oscarisé pour son rôle à titre posthum puisque le comédien devait trouver la mort sur son film suivant "L'imaginarium du Dr Parnassius" de Terry Gilliam.
Ses apparitions, les cheveux sales, où son maquillage coule comme celui d'un artiste en fin de spectacle et où il répète cette phrase menaçante : « Pourquoi cet air si sérieux ? » prémisse au chaos annoncé, en font le meilleur méchant de la trilogie.

Les méchants de Batman. Si celui incarné par Liam Neeson dans « Batman Begins » était relativement clair (il voulait éradiquer Gotham, ville de tous les fantasmes en proie à la corruption), les motivations des autres sont nettement plus confuses. Le Joker a un coté anarchiste qui ne demande rien, brûle l’argent et veut montrer que tous les habitants de Gotham sont un fruit pourri en puissance, bref on ne voit pas trop où il veut en venir. Celui de « The Dark Knight rise », Bane interprété par Tom Hardy, met carrément la ville à genoux, la prend en otage pour mieux la détruire ensuite, reste aussi brumeux.











 La bande originale du film est elle très marquée par son compositeur Hanz Zimmer, réussissant à faire oublier celle au combien mémorable de Danny Elfman dans la version de Tim Burton.  Le thème principal est plus profond, plus lancinant et illustre parfaitement le coté "gardien de la nuit" du personnage.

L’interprétation est sans conteste le point fort de la trilogie. Ainsi, Christian Bale incarnera le héros masqué sur les trois films et nuancera son jeu dans la peau du milliardaire Bruce Wayne au travers une couverture de play-boy philanthrope et futile. Les vétérans Michael Caïne et Morgan Freeman seront respectivement Alfred la majordome et Lucius Fox, le fournisseur de gadget, les deux seuls à être au courant de l’identité du héros masqué. Ces deux personnages tisseront des liens étroits avec Bruce Wayne et étofferont son caractère.
 

Quand à Gary Oldman, très à l’aise dans le rôle du commissaire Gordon, il sera même un élément moteur dans le deuxième épisode.

On passera rapidement sur le changement d'actrice assez litigieux. Le personnage de Rachel au départ incarné par Katie Holmes a laissé les traits à Maggie Gyllenhaal. La première étant à l'époque l'épouse d'un célèbre scientologue nommé Tom Cruise, sa présence n'a pas plu à divers dirigeants du studio.

Autre point fort Chez Christopher Nolan, la capacité à introduire des personnages légendaires à la saga en se débarrassant de tout ce qui est superflu pour ne garder que l’essentiel. Ainsi le terrible « Double-face » sera amené de manière extrêmement minutieuse à travers le personnage du procureur Harvey Dent, ( Aaron Eckhart tient en passant sans doute le meilleur rôle de sa carrière).

 Catwoman sera cette voleuse acrobate sans passer par la case « Je tombe de la fenêtre et je me fais bouffer par les chats avant de renaître » et le futur acolyte Robin ne fera ses premiers pas que lors des dernières images du troisième opus après avoir incarné un flic courageux soutenant le chevalier noir durant toute l’histoire. Nolan balayant sans vergogne son passé d'acrobate dans un cirque et laissant au musée son costume vert et jaune mal assorti à l'univers qu'il a bâti.
Approche gonflée mais payante.
Pour tout cela et malgré ses défauts mineurs, (voir le buzz autour de la mort du personnage de Marion Cotillard sur le net) la trilogie de Nolan force le respect et donne des lettres de noblesse au justicier masqué au travers des histoires tragiques et intenses rarement égalées.


  

 

dimanche 24 juin 2012

ANONYMOUS

Un maitre de conférence vient conter une histoire singulière dans un grand théâtre New-yorkais. Les acteurs se préparent en coulisses, l'agitation est tendue, ambiguë. L'histoire remet en cause la paternité du plus grands des dramaturges : voici le récit d'Edward De Vere, 17ème Comte d'Oxford, qui s’avère être l'auteur de toutes les pièces de William Shakespeare, car en ces temps de royauté, les nobles n'avaient pas le droit d'écrire des textes ou de publier un livre. Pas de doute...on nous a joué la comédie.

Article de Wilfrid RENAUD : Un film inattendu, à l'histoire passionnante quand on voit encore la répercussion qu'ont les œuvres de Shakespeare dans notre monde contemporain. Le film est d'autant plus original qu'il est réalisé par Roland Emmerich, le maitre catastrophe tous azimut de "2012" et "Indépendance Day". Ici pas d'extra-terrestres qui débarquent pendant une répétition du Roi Lear, ni de tsunami au 3ème acte d'Othello.


Bien au contraire, une reconstitution somptueuse de Londres au 16ème siècle pour conter une histoire, sujette à une polémique depuis 1920. Dans un ouvrage du début du 20éme siècle, J. Thomas Looney a développé une théorie sur la paternité de l'oeuvre de Shakespeare, le film reprend cette thématique en faisant du dramaturge un personnage secondaire.
Celui-ci dans le film est présenté comme un coureur de jupons, quasi analphabète, sachant à peine lire son texte (il était quand même comédien), manquant d'élocution poétique et signant remarquablement d'une écriture hésitante des textes dont il est nullement l'auteur.
Le making-of porte aussi son lot de surprises quand on apprend que ses filles étaient aussi peu érudites que lui,et on se pose beaucoup de questions sur "l'auteur" des splendides vers de Roméo et Juliette.

Le comte Edward de Vere, homme instruit et grand voyageur ayant séjourné à Venise, (certaines pièces du Maitre se passent en Italie), serait donc le véritable créateur d'une œuvre théâtrale qui allait traverser les siècles. Mais les nobles n'avaient pas le droit à la poésie à cette époque et un prête-nom lui fut nécessaire pour mener à bien ses textes.
Pour la gloire ? Non, il s'en soucie comme de son premier poil sur le menton. Là où le film va plus loin, c'est que ses pièces sont censées interpeller les foules, mettre le peuple dans sa poche avec des comédies romantiques et dénoncer certains travers et actes sans scrupules à la cour royale, avec des drames princiers.

Sa cible ? William Cécil, ministre de la Reine Elizabeth, qui est son beau-père auquel il est lié bien malgré lui. L'histoire va encore plus loin quand le scénario lui prête une liaison dans sa jeunesse, avec la Reine et qu'un enfant bâtard est caché pour éviter qu'il revendique, plus tard, un trône en proie à toutes les ambitions.

Si vous avez vu l'intégrale de la série TV "les Tudors", vous serez en terrain connu (et conquis) tant le film semble être une continuité de cette dynastie, qui se terminait avec la mort d'Henry VIII, père d'Elizabeth. Complots, personnages multiples, décors et costumes somptueux, il manque juste le souffle sensuel et érotique de la série autour de ce personnage magnifiquement interprété par Rhys Ifans, une fois adulte et par Jamie Campbell dans sa jeunesse.
Le film regorge d'autres acteurs au diapason d'une histoire au final plus tragique qu'elle n'y paraît sur le papier, (Vanessa Redgrave, Derek Jacobi, David Thewlis et Joely Richardson) et qui interroge sur la véracité de tous ses éléments. Mais l'oeuvre de Shakespeare et tellement vaste et les complots de la Cour tellement complexes qu'il faut être à la fois un expert shakespearien et un historien aguerri pour confirmer ce que l'on voit et entend à l'écran.

Toutefois, les néophytes ressortent avec la plus belle et la plus furieuse des impressions :  l'envie d'y croire.

Et avant qu'il y ait une polémique, dans trois siècles, je terminerais en ajoutant que les pièces que j'ai signées sont bien les miennes. Voir par là.






dimanche 17 juin 2012

La saga ALIEN

Article de Wilfrid Renaud : Avec la sortie de Prometheus, voici l’occasion de faire un bilan cinéphilique de la saga de science-fiction, la plus célèbre avec Star-Wars. : ALIEN.
Sept films en tout dont la créature aura marquée tout un pan de cinéma SF mais aussi de cinéma tout court. Saga inégale où passé le choc des 3 premiers films, la franchise a faillit être définitivement enterré avec deux films calamiteux (Aliens VS Predators), dont l’inutilité rivalise avec la bêtise de scénarios paresseux portés par des réalisateurs pas très doués qui n’ont le statut que sur la fiche de paye. Avec Prometheus , la saga semble vouloir (difficilement) resurgir de ses cendres, avec un retour aux sources et dans l’histoire et dans la mise en scène puisque c’est Ridley Scott, le réalisateur d’Alien le 8ème passager qui s’est chargé de la tâche.
Mission presque accomplie et qui laisse présager une continuité, porteuse de promesses plus savoureuses. C’est parti, embarquez- vous pour le tour d’horizon et découvrez l’univers d’Alien, si vous êtes encore un des rares à ne pas avoir vu tous les films. Pour les autres, cette petite rétrospective leur rappellera forcément des souvenirs et des frayeurs cinéphilies les plus marquantes
   ALIEN le 8ème passager (1979)
Réalisé par Ridley Scott 
Avec : Sigourney Weaver ; Tom Skeritt ; Yaphet Kotto ; John Hurt ; Harry Dean Stanton ; Ian Holm ; Véronica Cartwright.
Histoire : Le vaisseau commercial Nostromo et son équipage, sept hommes et femmes, rentrent sur Terre avec une importante cargaison de minerai. Mais lors d'un arrêt forcé sur une planète déserte, l'officier Kane se fait agresser par une forme de vie inconnue, une arachnide qui étouffe son visage. Après que le docteur de bord lui retire le spécimen, l'équipage retrouve le sourire et dîne ensemble. Jusqu'à ce que Kane, pris de convulsions, voit son abdomen perforé par un corps étranger vivant, qui s'échappe dans les couloirs du vaisseau...



Le choc de la fin des 70’s et la révélation d’un grand metteur en scène, primé à Cannes pour son précédent film “Les duellistes”. Ainsi qu’une future star auquel le rôle d’Ellen Ripley va lui coller à la peau pendant plusieurs décennies : Sigourney Weaver. L'extrait ci-dessus est celui qui marqué toute une génération de cinéphile et de cinéastes. Crue, viscérale, violente. Des années après, le film est toujours très regardable, malgré un matériel informatique un peu désuet, mais Ridley Scott est un grand visionnaire, dans le futur, nous serons tous fauchés et utiliserons du vieux matos monochrome…
Des années après, le film est toujours très regardable donc. Baigné de la même ambiance oppressante qui allait servir de référence au genre. Après une première partie sur la planète inconnue et des découvertes surprenantes dont les explications demeureront cachées pendant des décennies( Prometheus). Dans sa seconde partie, le film transcende le genre avec une chasse à l’intérieur même du vaisseau où les passages, au départ chasseurs, deviennent rapidement les proies d’une créature implacable et carnassière. Celle-ci, longtemps tapie dans l’ombre, se dévoilera une fois sa taille adulte atteinte dans toute sa splendeur et son horreur.

La fascination morbide qu’elle exerce, tient en grande partie à son créateur. Le dessinateur suisse H.R Giger qui a illustré le design du film, grâce dit-il à ses propres cauchemars, et à la mise en scène de Ridley Scott autour d’un scénario déroutant de Dan O’Bannon, décédé en 2009 de la maladie de Crohn (maladie intestinale), on peut penser qu’il a mis dans ce scénario ces propres peurs face à une telle maladie. L’Alien, qui ne trouve sa forme aboutie, qu’après avoir eu une période de gestation dans le corps d’un humain, semble sortir de cauchemars combinés de ses différents créateurs. Et l’ambiance oppressante, les plans et les cadrages sur les zones d’ombres du vaisseau renforcent ses apparitions fulgurantes et impitoyables.


 Au milieu de comédiens hétéroclites, certains comme Ian Holm viennent du théâtre, d’autres comme John Hurt connaîtront la consécration un peu plus tard (Elephant Man), une actrice se détache du lot : Sigourney Weaver. Son personnage d’Ellen Ripley, seule survivante à la fin du premier film, accompagnera l’Alien dans les 3 autres opus, indissociable de l'entité extra-terrestre et formant du coup le duo le plus improbable de l’histoire du cinéma.


Aliens le retour (1986)
Réalisé par James Cameron 
Avec : Sigourney Weaver, Michael Biehn, Lance Henriksen, Bill Paxton, Paul Reiser, Carrie Henn. Histoire
  
Histoire : Après 57 ans de dérive dans l'espace, Ellen Ripley est secourue par la corporation Weyland-Yutani. Malgré son rapport concernant l’incident survenu sur le Nostromo, elle n’est pas prise au sérieux par les militaires quant à la présence de xénomorphes sur la planète LV-426 où se posa son équipage… planète où plusieurs familles de colons ont été envoyées en mission de "terraformage". Après la disparition de ces derniers, Ripley décide d'accompagner une escouade de marines dans leur mission de sauvetage... et d’affronter à nouveau la Bête.





 Tout auréolé de son succès et son grand prix à Avoriaz pour Terminator, James Cameron, reprend le flambeau pour ce 2ème opus. Style différent, tout en restant dans les marques de son prédécesseur, la lenteur du récit du premier est rapidement recalé. Si le film démarre lentement, pour poser les bases et les enjeux de cette nouvelle histoire, elle s’accèlère à mi-parcours pour enchaîner des scènes d’actions et des séquences de suspens qui marqueront la saga et feront de cet épisode un modèle du genre.
La découverte de la Reine Alien, au milieu de tous ses œufs, reste sans conteste la meilleure image du film. Aliens se doublera plus tard d’une version longue, qui étoffera la personnalité de Ripley. On apprendra ainsi qu’elle avait une fille, qu’elle n’aura aps eut le temps de connaître du fait de sa dérive dans l’espace pendant 50 ans entre le premier et le second épisode. Du coup, on comprendra mieux les relations qui se nouent entre elle et la petite Newt, fille de substitution, dans Aliens. Alien avec un S donc. Car cette fois, c’est toute une colonie que les pauvres humains devront affronter.

Et les courageux Marines, aussi armés soient-ils, se verront rapidement dépassés par la furie et la détermination de cette Espèce. Et si le dénouement final, l’évacuation de la Reine dans l’espace, est un peu calqué sur le premier film, il est décuplé par la maestria du bonhomme Cameron, qui s’est depuis illustré et imposé comme un cinéaste majeur avec des films comme « Abyss », « Titanic » et « Avatar ».

Au-delà du film de Science-fiction, plane toujours la peur de découvrir une espèce inconnue qui mènerait à notre propre extinction. Certains y voient une parabole des conflits passés (notamment le bourbier que fut la guerre du Viêt-Nam) d’autres d’un conflit futur. Celui auquel on pense forcément est la guerre bactériologique, l’Alien est souvent nommé « parasite », « intrus ». Spectre récurrent qui nait et se développe à l’intérieur de l’être humain sans espoir pour l’hôte d’échapper à une mort certaine et horrible. Idée qui sera reprise avec brio et sous un nouvel angle dans le 3ème opus.

 Alien 3 (1992)
Réalisé par David Fincher 
Avec : Sigourney Weaver, Charles Dance, Lance Henriksen, Charles S. Dutton.

Histoire : Seule survivante d'un carnage sur une planète lointaine, Ripley s'échoue sur Fiorina 161, planète oubliée de l'univers, balayée par des vents puissants. Une communauté d'une vingtaine d'hommes y vit. Violeurs, assassins, infanticides, ce sont les plus dangereux détenus de droits communs de l'univers. L'arrivée de Ripley va les confronter à un danger qui sera plus fort qu'eux. 


Réalisé par celui-ci qui allait s’illustrer par des œuvres aussi diverses que « Panic Room », « Fight Club » ou « The Social Network », David Fincher renoue avec l’esprit du premier Alien de par son rythme lent, son ambiance oppressante et sa mise en scène subjective. Alien 3 a la bonne idée de s’attarder plus sur les personnages, que ce soit le médecin de la prison ou les co-détenus, les personnages secondaires évitent les stéréotypes agaçants qui font légion dans « Aliens » de Cameron. Les autres bonnes idées scénaristiques ne manquent pas. Alien 3 commence précisément là où le 2 s’arrêtait. Et le crash de la navette font de Ripley, une fois de plus, l’unique survivante, endeuillé par la mort du marine Hicks et de la petite Newt qu’elle a eut pourtant tant de mal à sauver. On le devine, cet alien là sera tragique. En plongeant le personnage principal dans un univers carcéral, où elle est la seule femme, avec tous les problèmes que cela comporte, on pourrait croire que l’histoire se répète, vu que l’Alien a un instinct de survie très développé et et du « gibier » en pagaille. Mais c’était sans compter sur LA meilleure idée du film. Elle est dévoilée assez tôt : Ripley a été « contaminée » avant le crash de la navette, durant son sommeil artificiel et elle porte une Reine en elle. Dés lors qu’on la sait condamnée, sans aucune issue de secours, le film prend une dimension quasi-religieuse devant tant d’injustice. Elle aura fort à faire pour éliminer ce dernier parasite, dans un compte à rebours sous-jacent, avec l’aide de ses co-détenus. On se souviendra de la scène où elle descendra dans l’antre de la bête et lâchera cette phrase désespérée : « Tu es dans ma vie depuis si longtemps que je n’arrive plus à me souvenir de celle que j’avais avant ». Le divorce est consommé, le personnage veut mourir ayant tout perdu, jusqu’à ses meilleurs souvenirs.
Et c’est ce qu’elle fera dans l’ultime scène où elle se laissera tomber dans une fournaise au moment même où son « enfant » sort de son ventre et qu’elle retiendra serrer contre elle avant de disparaître dans le brasier. La fin ? Non. Des petits malins vont ressusciter Ripley une dernière fois et ce 5ans plus tard. Un petit mot sur la version director’s cut. Le changement le plus visible est le début et la manière dont l’Alien, celui qui terrorisera et traquera les protagonistes du film, naît. Dans la version cinéma, c’était au travers un chien, ce qui en faisait un Alien différent des autres versions. Dans celle proposée sur les bonus Blu-ray/dvd, c’est au travers la carcasse d’un buffle mort. L’alien peut donc survivre au travers une carcasse sans vie, sous réserve qu’elle regorge d’assez éléments vitaux qui lui permettent d’arriver à maturité. Bien vu. Dommage que la fin soit moins gonflée sur la version « director’s cut ». Le « bébé » n’a pas le temps de sortir du ventre. Ripley disparaît dans les flammes. Amen. Du coup, le film idéal devient un mélange virtuel des deux versions à mes yeux. David, si tu m’entends, fais une version director’s cut cut


  
Alien : la résurrection (1997)
Réalisé par Jean-Pierre Jeunet
 Avec : Sigourney Weaver, Ron Perlamn, Winona Ryder, Dominique Pinon, Dan Hedaya, Brad Dourif.

Histoire : Deux cents ans après le suicide de l’officier Ellen Ripley, une équipe de scientifiques sous les ordres du général Perez clone la jeune femme afin de récupérer l’alien vivant en elle, qui n’est autre qu’une reine. À leur grande surprise, le clone de Ripley a hérité de certaines caractéristiques génétiques des aliens et cette dernière possède en partie la mémoire de Ripley. Puisque la Reine va pondre, les scientifiques ont fait appel à des pirates de l’espace qui leur vendent douze « cobayes humains » en hyper-sommeil qui serviront d'« hôtes » et qui donnent ainsi naissance à douze aliens.
Les scientifiques arriveront-ils à étudier ces « bébés » ?



Cet opus dénote un peu par son humour très décalé, distillé ici et là au long de l’histoire. La présence de Jean-Pierre Jeunet, metteur en scène de « Délicatessen » en est évidemment la raison principale. Ellen Ripley que l’on croyait définitivement morte est donc de retour. Ou presque. Puisqu’il s’agit de son clone. Et si l’explication évasive autour de la récupération de son sang n’est jamais réellement dévoilée, 200 ans ont passé depuis le 3ème épisode. Sigourney Weaver livre du coup une interprétation nuancée. Son personnage, revenu d’entre les morts, ne ressemblera plus tout à fait à la Ripley que l’on a connu et aimé. Ici, elle paraît tout le temps désabusée, à juste titre, par rapport aux événements qui se jouent.






Et si le film comporte son lot de scènes-chocs et ses morceaux de bravoures (la séquence immergée où l’Alien les pourchasse sous l’eau)ainsi que quelques bonnes idées mais pas assez développées (l’hybride), on sent bien que la saga s’essouffle et qu’un 5ème épisode lui serait fatal.


Donc on tremble mais on rit aussi, Malgré la maestria de Jeunet à diriger certaines scènes, le metteur en scène préfère jouer la carte du second degré à l’instar de son personnage principal. Cette rupture de ton évoque un chant du cygne amorcé dans le 3ème plutôt qu’un renouveau. Seule la scène du laboratoire renoue avec l’esprit de la série. La découverte des différents essais de clonage met le personnage face à ce qu’elle est devenue, un monstre de foire et un numéro de plus. Dommage que la scène se conclut par une réplique laconique de Ron Perlman, qui fait son petit effet (Après que Ripley ait incendié le labo : « C’était bien la peine de dépenser tout ce combustible, je comprendrais jamais les gonzesses ») mais qui paraît inadapté à la scène en particulier et la saga en général. Comme si Jeunet ne voulait pas prendre cela au sérieux et balayer tout le travail accompli par ses illustres prédécesseurs. L’Homme a troqué son humanité et son éthique contre des résultats mercantiles, où il s’amuse à jouer à Dieu à des fins pharmaceutiques et militaires, et d’après Jeunet, il vaudrait mieux en rire…Vous êtes sûrs que c’est toujours de la science-fiction ?
 Aliens VS Predators 1 & 2( 2004 & 2008)
Metteurs en boite : Paul W.S. Anderson pour le 1 
Colin et Greg Strausse pour le 2 
Acteurs : Lance Henriksen et des inconnus qui le resteront sans doute…
Histoire du 1 : Charles Bishop Weyland, un riche industriel, organise une expédition scientifique à destination de l'Antarctique, dont le but est d'explorer une pyramide se situant à environ 600 mètres sous la glace. Sur place, l'équipe découvre que des créatures extraterrestres, les Predators, se livrent à des combats rituels contre des Aliens, autre forme de vie originaire de l'espace. Mais bientôt, les issues de la pyramide se referment sur l'équipe, dont les membres commencent à être décimés par l'une et l'autre des deux espèces... Histoire du 2 : Peu après la destruction de la pyramide en Antarctique, le vaisseau des Predators reprend le chemin de l'espace avec, à son bord, le corps du Predator ayant éliminé la reine Alien. Mais de ce dernier émerge bientôt un Predalien, une créature hybride issue de la fécondation d'un embryon d'Alien dans le corps du Predator. Ce nouveau monstre s'introduit dans une navette du vaisseau dont il massacre l'équipage. Hors de contrôle, cette dernière s'écrase dans la forêt avoisinant la bourgade de Gunnison, dans le Colorado. Tandis que les Facehuggers se trouvant dans la navette se répandent dans la nature, un Predator, mourant, envoie un signal de détresse à sa planète natale. Un de ses congénères, nommé "Le Loup", se rend alors sur Terre afin d'éradiquer la menace que représentent les Aliens et le Predalien...

Passons rapidement sur ces deux nullités. Si l’intention de confronter deux icônes cinématographiques de la science-fiction est louable, ce n’était pas une raison pour oublier le scénario en cours de route. Et si le premier était à deux doigts de devenir un bon petit film, comme un petit frère hybride de ses illustres prédécesseurs, il n’arrivera jamais à ce stade à cause d’un scénario bâclé qui multiplie les incohérences et-ô sacrilège- pollue les bases établies depuis le premier film. Ex : Si la gestation prend plusieurs heures entre le moment où l’humain est « parasité » et son « éclosion », ici, c’est torché en dix minutes chrono, histoire de laisser le champ libre au jeu de massacre qui s’ensuivra jusqu’au générique de fin. Les personnages sont ternes, voire ridicules et sans Ripley, on voit mal comment ils peuvent s’en sortir. Reste les affrontements entre les 2 créatures, assez bluffantes mais ça ne fait pas un film. Tout au plus un jeu vidéo de haute qualité avec un spectateur sans manettes, qui assiste affligé à la mise en abîme de son monstre favori. Le 2ème opus n’arrange rien à l’affaire et tue net les deux franchises malmenées depuis le premier.


Prometheus (2012)
Réalisé par Ridley Scott 
Avec  : Noomi Rapace, Michaël Fassbender, Charlize Theron, Guy Pearce  
Histoire : Une équipe d’explorateurs découvre un indice sur l’origine de l’humanité sur Terre. Cette découverte les entraîne dans un voyage fascinant jusqu’aux recoins les plus sombres de l’univers. Là-bas, un affrontement terrifiant qui décidera de l’avenir de l’humanité les attend.











 Le film le plus attendu de 2012 n’aura pas tenu toutes ses promesses. En grande partie à cause d’un scénario qui accumule les bourdes. L’exemple le plus flagrant : en se rendant compte que sous la roche l’air est respirable, les scientifiques enlèvent leurs casques sans se soucier d’éventuels virus sur une planète jusqu’ici inexplorée. On ne saura jamais aussi d’où vient l’oxygène…
Pourtant Ridley Scott réussi une œuvre qui parvient à sortir la saga de la fange dans laquelle elle s’était embourbée. A la relustrer et à lui donner un nouvel éclat. Pas encore un joyaux de plusieurs carats mais bon ce n’est déjà pas si mal.. D’une beauté formelle indéniable, le film sera sans doute à redécouvrir en édition Blu-ray/dvd, car le choix des studios, digne d’un régime totalitaire, en imposant une 3D inutile et dispensable, gâche tout le travail visuel du metteur en scène et du chef opérateur. Le casting, outre le trio de tête (Rapace-Fassbender-Theron) est d’un charisme de veau digne d’un téléfilm de TF6 et la psychologie et motivations des personnages souvent secondaires voire incomplets, est très succinte au détriment d’une mythologie de bazar, un brin bordélique, qui apporte plus de nouvelles questions que de réelles réponses au premier opus de 1979. Et pourtant…et pourtant…l’aura mystérieuse qui entoure le film, empreint de l’ADN des aliens, donne envie de découvrir une version longue censurée-ce n’est un secret pour personne la version en salles n’est pas celle prévue au départ- et la fin ouverte sur de potentielles suites, laisse présager que le meilleur est encore à venir. Toutefois quand on apprend que les scénaristes de Prometheus sont les responsables du pire de « Lost » la série Tv et du déplorable « Cow-boys et envahisseurs », on espère que les studios seront s’entourer, pour la suite et le bien de la saga, de vrais scénaristes à défaut de vrais auteurs.


Reste quelques scènes chocs dont la fameuse opération chirurgicale, dans le mini labo automatisé, où l’héroïne sort de son ventre-in extrémis- le « parasite » qui menaçait de la tuer. Scène tendue qui est un hommage évident à ce qu’Ellen Ripley n’a jamais pu faire dans le 3è opus. Egalement le générique du début –magnifique- mais dont l’aspect religieux, la scène ressemble à un sacrifice rituel, semble contredire le reste de l’histoire, on pense ensuite à des expériences militaires et scientifiques, ce qui ne fait que brouiller une histoire déjà suffisamment obscure. Et évidemment, le film vaut aussi pour ses multiples références et clins d’oeil à la saga originelle.


On espère en tout cas que l’Alien resurgira de ses cendres pour nous affoler de nouveau le cardiogramme même si désormais on le sait depuis longtemps : « Dans l’espace, personne ne vous entend crier ».

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