Quentin Tarantino est quand même un cas à part dans l'industrie du cinéma. C'est le seul qui se permet de tordre le cou à des événements réels avec une audace à faire pâlir les plus téméraires. Il nous avait déjà fait le coup avec "Inglorious Basterds" où Mélanie Laurent faisait cramer des dirigeants nazis dont Hitler en plein projection d'un film de propagande, ici il règle le cas de la Famille Manson de manière radicale et sauve la défunte Sharon Tate du sort tragique qui l'attendait lors de cette tristement célèbre nuit du 9 août 1969.
Et là où d'autres voient une forme d'irrespect, j'y ressens plus un amour indéfectible pour ses starlettes aux destins brisés comme Hollywood n'en ont connu que trop.
Une demi-année, celle de 1969, se déroule donc pendant deux heures quarante. La reconstitution est immersive que ce soit dans le choix des costumes, coiffures, voitures et musique, "Once Upon a time..."'nous embarque dans une machine à remonter le temps quatre étoiles. A l'époque où le rock est en train d'éclipser le jazz et où le mouvement des Flowers Powers est à son firmament.


Sa doublure lors des cascades Cliff Booth (Brad Pitt) lui sert de chauffeur et d'homme à tout faire, au chômage depuis qu'il est grillé des plateaux de tournage, après s'être frité et avoir tenu tête à Bruce Lee. C'est l'époque des séries télé où le western est omniprésent, où le western spaghetti fait son apparition de l'autre coté de l'Atlantique et le personnage fictif de Rick Dalton, éternel insatisfait, ressemble à un mix fragile de Steve McQueen et Clint Eastwood puisqu'il ira jusqu'en Italie tourner trois films.
Le contraste entre les deux est flagrant, si l'acteur a une superbe villa sur les collines, le cascadeur vit lui dans une caravane miteuse avec pour unique compagnon un obéissant Pitbull nommé Brandy, montrant bien le manque de considération de ces casse-cous qui préservent la santé des stars. Pourtant un respect mutuel et une amitié solide les lient dans leurs chemins de croix respectifs.
Mike Moh dans le rôle de l'arrogant Bruce Lee |
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Pitt-DiCaprio-Pacino dans le même plan - Qui dit mieux ? |



Le tout nous mène à un final d'enfer où les membres de la famille Manson, se trompant de maison, tombent sur un os en la présence de Cliff Booth et de son pitbull, ainsi que de la réaction démesurée de Rick Dalton, armé d'un accessoire, souvenir d'un ancien tournage, qui nécessite plus qu'un port d'armes habituel... C'est ultra-violent mais tellement exagéré que ça en devient risible, avant un épilogue, très touchant, où Dalton a désormais, une porte ouverte sur la maison des Polanski et sans doute un avenir plus radieux pour sa carrière.
"Once upon a time...in Hollywood" retranscrit toute une époque et traite un faits divers tragique en réussissant à rendre la fiction plus belle que la réalité. Là où deux paumés ordinaires à demi-enterrés par Hollywood ressurgissent de terre pour devenir des héros.
La démarche est suffisamment rare pour être saluée.
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