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Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

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Wilfrid RENAUD

mardi 1 octobre 2019

CA : chapitre 2

Article de Wilfrid RENAUD
 Au départ, un roman fleuve de Stephen King édité en 1986 sous trois volumes. Le film parle en surface d'un monstre, prenant l'apparence d'un clown qui resurgit tous les 27 ans dans la ville de Derry et se gave d'enfants, parfois d'adultes. La seconde lecture évoque des terreurs liées à l'enfance et les égouts de la ville symbolisent le passage permettant de les affronter en menant à l'âge adulte. A l'arrivée, après une première version sous forme de téléfilm en grande partie ratée, deux films d'André Muschietti qui donnent une seconde jeunesse à cette histoire faisant désormais office d'icône de la littérature fantastique, voire de la littérature tout court. 
Si le cinéaste a choisi une approche plus linéaire par rapport au matériau de base en nous contant d'abord la partie ado dans le premier chapitre sorti il y a deux ans, ici la partie adulte retrouve un peu l'esprit du roman puisque différents flash-backs nous font retrouver les jeunes comédiens et éclairent certaines scènes et relations d'un  regard plus complet.
Malgré un casting quatre étoiles, Jessica Chastain est lumineuse, j'ai quand même trouvé que celui des adultes peinait à retrouver l'alchimie redoutable de celui des gosses. Deux acteurs restent un peu fades à mes yeux (Jay Ryan et Isaiah Mustafa respectivement dans les rôles de Ben Hascom et Mike Hanlom - les deux comédiens aux extrémités du trombinoscope ci-dessus) malgré de bonnes scènes individuelles
Il flotte un parfum de nostalgie lié à l'enfance et à une certaine époque dans ce volet qui est mené tambour battant.
Ça fait  peur ?
Parfois.
Mais le film mise plus sur un coté spectaculaire où les apparitions du clown, toujours interprété par l'excellent Bill Skarsgard, sont orchestrées comme des numéros de music-hall version "petite boutique des horreurs"
Bill Skarsgard méconnaissable sous le maquillage.
 Dés la première séquence, où le réalisateur primé à Cannes, Xavier Dolan, s'est prêté au jeu de la première victime pour le retour de Grippe-Sou, ce chapitre 2 frappe juste et bien et son envolée de ballons rouges, comme des gouttes de sang, revient régulièrement en guise de symbole, ou de future apparition du clown.

 La scène de l'appartement de la vieille dame est à ce titre très réussie. L'apparition du monstre est bien amenée et la séquence regorge de petites trouvailles qui mettent le spectateur mal à l'aise.
Car les protagonistes vont devoir renouer avec leur passé oublié et retrouver chacun un objet auquel ils tenaient, en vue d'un rituel chamanique pour éliminer la créature. J'avoue que cette partie est un peu tirée par les cheveux mais était aussi présente dans le livre, hélas.
En revanche, était-ce bien nécessaire de mettre cet humour véhiculé par les personnages de Bill Halder et James Ransone de façon si omniprésente, tant et si bien qu'il désamorce quasiment toutes les séquences dramatiques ?
Car malgré sa tension, les phrases cinglantes fusent à la vitesse d'un numéro de stand-up comme pour s'excuser de l'horreur de ce tueur de gosses. Scary Movies reste encore quelques étages dessous mais tout de même. Non pas que ce ne soit pas drôle ici, ( Le clown lançant au Ben planqué dans son placard de l'école un mémorable "embrasse-moi, p'tit gros") mais du coup cela gâche un peu les retrouvailles avec l'affreux jojo. Celui-ci joue habilement avec les nerfs des personnages et du coup les nôtres et on aura beau dire et faire, il est rentré les doigts dans le nez dans le panthéon des grands monstres fantastiques.


Face à lui, il fallait bien au moins deux comédiens confirmés pour lui donner le change. Jessica Chastain a trouvé un rôle plus complet qu'à son accoutumée (je trouve souvent son talent sous-employé dans la plupart de ses films), force, grâce, luminosité, elle est sans conteste l'autre star du film. James McAvoy lui assure comme d'habitude malgré le peu de ressemblance avec sa version enfant. Petite déception du coté du personnage de Henry Bowers, l'autre taré mais humain de l'histoire, il semble avoir été sacrifié au montage et de mémoire avait un rôle plus important dans le roman.
D'ailleurs, des passages pourtant très tendres dans la jeunesse des héros sont totalement absents et même une sexualité un peu crue qui est difficilement montrable ici dans ce contexte.
Au final pourtant, le résultat reste très honorable, balayant d'un revers de la main les conneries "Conjuring" et consort, et si le coté spectaculaire se fait au détriment de la peur insidieuse, c'est avec une générosité et un amour du roman indéniable. La culpabilité et la rédemption sont au centre des états d'âmes de ces adultes fragiles qui surmonteront l'insurmontable, et comme le dit lui-même Grippe-Sou d'une voix presque éteinte à la fin : " Vous êtes fiers de vous ? Vous voilà devenus grands maintenant".
 Oui. Les enfants enfouis dans leurs corps d'adultes en ressortent grandis malgré la perte de deux d'entre eux. Mais si vous ne connaissez pas l'histoire complète...chutt...ce serait dommage de gâcher l'ultime émotion de l'épilogue, au final très humain dans ce cauchemar...inhumain.
Ça se fait la double Palme d'or de Cannes...miam.



1 commentaire:

  1. En général, le film est merveilleux https://filmstreaming.red/ Vous pouvez le regarder ici gratuitement et sans aucun problème, personnellement j'ai vraiment aimé)

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