POURQUOI CE BLOG ?

Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

Bonne visite
Wilfrid RENAUD

mardi 16 novembre 2021

BEAUTIFUL BOY


 

Bienvenue à la nouvelle chroniqueuse de ce blog. Écrivaine et illustratrice ayant étudiée à l'académie des Arts de Namur. Hé oui, encore une passionnée qui nous vient de Belgique après Jacques Coupienne.

Elle nous livre ici un "vieux" coup de cœur puisque le film date de 2018

Article de Frédérique Badoux 

 






J’ai remarqué ce film en suivant de près la carrière de Timothy Chalamet après sa découverte dans « Interstellar », « Miss Steven » et « Call me by your name ». Ce jeune acteur à une telle présence à l’écran, il donne une telle portée aux personnages qu’il incarne, tout en sortant des stéréotypes hollywoodiens, que je suis tombée sous son charme.

Et avec « My beautiful boy », j’ai été complètement bluffée ! Ce film confirme le talent de Chalamet, mais m’a également fait découvrir Steve Carell, habituellement protagoniste de comédies américaines qui ne me font pas rire, dans un registre dramatique qu’il lui sied surprenamment très bien !

Je n’ai pas pus revoir « My beautiful boy » une seconde fois tout de suite, comme je le fais d’habitude pour mes coups de cœur : ce film me demande une bonne préparation émotionnelle, vu le sujet traité – l’addiction aux drogues dures – et pourtant, il ne succombe pas au sordide. Il touche juste, dans la transmission de son message, et c’est sans doute pour ça qu’il  atteint le spectateur sensible, quoique l’absence de sensationnalisme provoque certaines critiques ; le film manquerait d’inspiration derrière la caméra. J’ai éprouvé tout le contraire !

Précisons en passant que le réalisateur est belge et que son style n’est pas hollywoodien, ce qui peut décevoir les attentes considérant la distribution, les maisons de production et le fait que l’histoire se déroule à San Francisco.

 

Nick Stef et Timothy Chalamet
David Sheff est confronté à la lente déchéance de son fils, Nick, issu d’un premier mariage, et aux affres de la pire des drogues dures, le « cristal meth ». Il veut tout faire pour sauver son fils et en même temps, il doit préserver sa famille actuelle. « My Beautiful Boy » est adapté de deux livres autobiographiques de Nick Sheff : My Beautiful Boy, a father’s journey through his son’s addiction (« Mon beau garçon : l’expérience d’un père à travers l’addiction de son fils ») et Growing up on methamphetamines (« Grandir sous méthanphétamines »). Nick Sheff a d’ailleurs participé à la production en tant que consultant. Timothy Chalamet a beaucoup discuté avec lui de manière à endosser le rôle au mieux. L’acteur, qui n’est déjà pas bien épais, a même perdu du poids pour prendre l’apparence décharnée d’un addict.

La chronologie du film n’est pas linéaire. Elle est fondée sur les ressentis du père, David Sheff, qui associe souvent la situation présente aux souvenirs. Le chevauchement de scènes de périodes différentes permet une immersion dans la nostalgie du père, nostalgie qui lui sert souvent de moteur pour chercher à comprendre à la fois la drogue et son fils, mais qui nourrit aussi son angoisse et son sentiment d’impuissance. Ce chevauchement  crée également des intersections entre des mondes parallèles, le côté lumineux du fils rayonnant et épanoui et son côté obscur, dont le père n’avait même pas idée, la vie aisée de cette famille de la classe moyenne américaine et la plongée dans les recoins les plus noirs de la société, dont le père n’avait pas idée non plus.

La photographie joue avec les reflets dans les miroirs (personnages en réflexion, dans tous les sens du terme), avec les plans rapprochés ou larges et leur symbolisme, avec la lumières et les flous, pour un rendu contextuel et émotionnel rehaussant la narration.

On y rencontre les effets de la drogue et l’impact de l’addiction sur tous les membres de la famille : nervosité, angoisse, impuissance, abandon, euphorie, colère, moments de joie de vivre, solitude, confusion, questionnements…On y ressent surtout le sentiment de manque, autant celui du fils pour quelque chose que la drogue ne comble pas, que celui du père pour son fils qui lui échappe.

Question adaptation, même si je n’ai pas lu les livres, on devine qu’elle est le fruit d’une collaboration étroite entre auteur et réalisateur (et acteurs). Les interviews de l’équipe lors de la première le démontrent également. Le film donne à voir avec brio et en substance une histoire qui a duré près de dix ans et une vingtaine de cures de désintoxication de plus !

La musique est réduite à des chansons ou des sons qui parfois font partie de la scène et se prolongent à la scène suivante dans cet esprit de chevauchement chronologique et émotionnel, mais sans provoquer de rupture de ton. L’absence d’une BO telle qu’on en a l’habitude, composée spécialement pour le film, convient très bien à ce genre de narration intimiste et introspective.Le titre du film est aussi celui d’une chanson de John Lennon, qu’on entend évidemment plusieurs fois. Notons les dix dernières minutes du film recouvertes par le Largo de la symphonie n°3 d’Henrick Górecki, à couper le souffle !

L’ambiance du film est très réussie, le ton est juste et constant, la narration cohérente et l’interprétation magnifique. « My Beautiful Boy » parle de la drogue sans « sortir les violons », malgré l’intensité de certaines scènes. Il évite l’écueil de la critique sociétale et contourne le problème du trafic. Il préfère nous plonger dans les questions existentielles individuelles sans nous y noyer, sans nous assommer de dialogues moralisateurs et sans nous infantiliser. Il donne à voir les incertitudes de la parentalité : quand lâcher prise et quand intervenir ? Et jusqu’où ? Quelle est la part de responsabilité des parents quand la vie d’un enfant tourne au tragique ?

Il parle surtout d’amour inconditionnel.

D’ailleurs, l’amour paternel de David Sheff pourrait sembler irréaliste, idéalisé, si on ne savait pas que « My Beautiful Boy » est une histoire vraie ! 

On peut déplorer quelques longueurs, mais du début à la fin, ce film ne présente pas un seul moment qui soit faux ou manqué.

Je ne suis pas férue de drame, au cinéma, mais ce film accroche une place dans mon top 10 !


 

dimanche 7 novembre 2021

LES ETERNELS









 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Article de Frédéric Serbource
 
Vingt-sixième film du MCU, "Les Éternels" arrive avec la lourde tâche de rattraper le démarrage assez laborieux de la Phase 4 après l'anecdotique"Black Widow" et un "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" certes agréablement dépaysant mais ne constituant qu'une simple variation efficace d'origin- story comme les canons habituels de Marvel ont l'habitude de nous en offrir. Après ces aventures finalement très axées vers la Terre et des séries TV se révélant somme toute plus intrigantes que ces dernières quant à leur influence sur la suite des événements de cet univers, l'arrivée en nombre du groupe des Éternels au sein du MCU marque une étape importante dans l'exploration de sa dimension cosmique et, avec Chloé Zhao, sa réalisatrice récemment oscarisée, accompagnée d'un casting prestigieux, on peut dire que le grand manitou Kevin Feige a mis les petits plats dans les grands pour nous signifier l'importance de cette nouvelle direction inspirée de l’œuvre de Jack Kirby dans la Phase 4.
Ce qui frappe d'emblée est le gigantisme inédit de l'histoire des Éternels qui s'inscrit dans une dimension mythologique où presque la totalité des autres super-héros n'ont fait qu'évoluer au simple rang de fourmis jusqu'à maintenant.
Évidemment, on avait entendu parler des Célestes ici et là dans la quête des Pierres de l'Infinité mais le film de Chloé Zhao est le premier à remonter jusqu'à la genèse du monde marvelien (en faisant, fait assez inédit, appel à une ouverture à la tonalité biblique sous forme de texte qui ne peut que rappeler une autre saga des étoiles) pour imposer avec brio ce statut de dieux parmi les hommes incarné par les Éternels, créations des Célestes envoyées sur Terre pour nous protéger des monstrueux Déviants et que nous découvrons dans le cœur de l'action 5000 ans avant J.C. en Mésopotamie avec en prime leur premier contact avec notre espèce.
Mais, plus encore, le gigantisme de leur histoire est aussi temporel par le caractère justement éternel de ces personnages, des êtres surpuissants, aux physiques figés, qui ont traversé les siècles jusqu'à ce que le groupe se disloque à travers le globe une fois leur mission menée à bien. Avec l'émergence de nouveaux Déviants, une large partie du film va bien entendu être consacrée à rassembler ce petit monde en vue d'une terrible bataille et, par là même, à nous faire revisiter par l'intermédiaire de flashbacks le très long passé des Éternels parmi les différentes civilisations de l'Histoire avec, dans son sillage, la naissance de leurs doutes, voire de profondes failles pour certains, face aux dilemmes moraux les plus tragiques de leur position commune vis-à-vis de l'Homme.
Car, si tout a beau être empreint d'une immensité d'univers et de temps chez ces Éternels, Chloé Zhao n'oublie pas de mettre au cœur de son film les conflits paradoxalement si humains de ses héros, leurs interrogations sur leur place dans ce monde sont à chaque fois le moteur du récit, les obligeant à une perpétuelle remise en cause devant des événements qui n'ont de cesse de redéfinir l'ordre que tous croyaient établi. Rarement un film Marvel aura laissé autant vivre un ensemble de personnages, à la fois individuellement et en groupe, en conjuguant leurs tourments à une aventure qui, de fait, engendre bon nombre de moments d'émotions plus sincères qu'à l'accoutumée.
 
Un gars qui rappelle quand même un certain homme d'acier et un des célèbres X-men
 
 
 Et c'est d'ailleurs sûrement là que le long-métrage de Chloé Zhao fait le plus entendre sa voix dissonante vis-à-vis des autres films du MCU dont il conserve pourtant beaucoup de codes comme les inévitables respirations humoristiques (avec un humour la plupart du temps plutôt efficace) ou la nécessité de délivrer du grand spectacle pour rassasier les yeux du public (si on peut regretter que certains affrontements soient nocturnes, et donc moins lisibles, reconnaissons que Chloé Zhao s'en sort étonnamment bien pour ses premiers pas sur ce terrain, notamment lors de l'acte final qui enchaîne les morceaux de bravoure chorals et individuels).
Comme les Éternels aux regards influencés par l'humanité au fil du temps, le film conserve une patte purement Marvel que l'on connaît aujourd'hui si bien mais, au contact d'une auteure qui a choisi de la compléter plutôt que d'y disparaître, il en devient une œuvre à part du MCU, où la nécessité de faire du spectacle s'accompagne d'une volonté d'y juxtaposer une âme à la hauteur de la condition si unique de ses héros.
Pour preuve, même si les scènes post-générique régalent une fois de plus nos attentes comicsiennes, elles apparaissent bien fades face à la qualité de ce qui a précédé. Et, punaise, cela faisait un bon moment que cela n'était pas arrivé dans un film Marvel ! Ces "Éternels" viennent décidément bousculer le MCU pour le meilleur.

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