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Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

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Wilfrid RENAUD

mardi 19 novembre 2019

ALITA : Battle Angel






Sorti depuis le 13 février 2019

Article de Wilfrid RENAUD
James Cameron en guise de producteur qui embauche Robert Rodriguez comme réalisateur pour adapter le manga « Gunnm » écrit et dessiné par Yukito Kishiro, voila une association inhabituelle. Pas spécialement attiré par la culture manga, mais intrigué par la bande-annonce, surtout le design du personnage principal et le coté cyberpunk de l’histoire, je fus agréablement surpris par la richesse qui se dégage de l’œuvre.
Les spécialistes du manga diront que c’est beaucoup plus violent, plus gore et seront sûrement déçu du rendu cinématographique.
Pour ma part,  j’y ai trouvé une grandeur d’âme dans sa philosophie et une générosité dans son spectacle qui ne transpiraient pas forcément à travers les bandes-annonces et qui du coup, permettent au film de se démarquer des blockbusters style Marvel devenus légions depuis une dizaine d’années.

Lorsqu’Alita ( Rose Salazar) se réveille sans aucun souvenir de qui elle est, dans un futur qu’elle ne reconnaît pas, elle est accueillie par Ido( Christopher Waltz), un médecin qui comprend que derrière ce corps de cyborg abandonné, se cache une jeune femme au passé extraordinaire. Ce n’est que lorsque les forces dangereuses et corrompues qui gèrent la ville d’Iron City se lancent à sa poursuite qu’Alita découvre la clé de son passé, elle a des capacités de combat uniques, que ceux qui détiennent le pouvoir veulent absolument maîtriser. Si elle réussit à leur échapper, elle pourrait sauver ses amis, sa famille, et le monde qu’elle a appris à aimer.
 
 
L’œuvre originale et par conséquence l’adaptation brassent large, condensant et synthétisant plusieurs histoires aussi bien littéraires que cinématographiques. Le départ m’a fait penser à Pinocchio de Carlo Collodi, avec cet inventeur qui essaye de créer une enfant-substitut de sa fille défunte, à l’instar de Gepetto qui rêvait lui d’un vrai petit garçon. (Bin non, Disney n’a pas créé la marionnette au nez qui pousse lorsqu’elle ment, elle est italienne au départ). Mais très vite, l’histoire s’oriente vers une femme guerrière amnésique tantôt naïve, tantôt impitoyable qui fera office de messie potentiel dans la ville exploitée d’Iron City. 
 
Car deux cités sont présentes dans ce monde post-apocalyptique situé au 26ème  siècle : Iron City, ville crasseuse faisant office de décharge, où se côtoie nouvelle et ancienne technologie (j’ai entraperçu, une lampe de bureau avec un bras articulé) qui fournit  à Zalem, une ville flottante à plusieurs milliers de mètres au dessus d’elle, sorte de terre promise pour les rêveurs d’Iron City, dont les habitants fournissent nourriture et matières premières. La lutte des classes est aussi bien au cœur de l’œuvre que la recherche d’identité, l’amour paternel et l’amour idéalisé dans le cœur des adolescents.
Car sous sa combativité extraordinaire qui donne lieu à des séquences d’actions impressionnantes, Alita a un cœur de jeune fille, aussi fragile que peut être résistante sa carapace cybernétique.  Sa relation avec Hugo (Keean Johnson) pourra sûrement faire sourire les plus cyniques mais l’innocence qui s’en dégage au premier abord contraste avec la violence et le coté pessimiste de certaines séquences.
D’ailleurs l’ensemble est plus malin qu’il n’en a l’air de manière générale, les personnages évoluent et quittent cette enveloppe que l’on croyait stéréotypée tant et si bien que le film embrasse le spectateur par sa générosité et la sincérité du propos.
Les séquences de Motorball, qui rappellent dans ses règles de jeu celles de Rollerball (1975- film de Norman Jewison) sont endiablées et font preuve d’une grande maestria.  Quand à l’éveil de l’héroïne, l’amnésique qui découvre ses origines, elle donne lieu à un lyrisme et une poésie qu’on n’attendait pas.
Le tout est magnifiquement emballé par Roberto Rodriguez, épaulé par la société d’effets spéciaux de James Cameron collaborant pour l’occasion à celle de Peter Jackson, et possède un casting solide : Christopher Waltz, Jennifer Connely, Mahershala Ali, Jackie Earle Haley, méconnaissable dans le rôle du cyborg Grewhiska. 

Jackie Earle Haley
Jackie Earle Haley, oui c'est bien le même. La magie du cinéma , m'ssieurs dames...
Mais celle qui emporte et porte le film est sans conteste Rose Salazar, petit bout de femme qui en a sous la semelle et qui arrive à exister à travers la motion-capture utilisée pour son personnage d’Alita. Sa palette d’émotion et de jeu laisse pantois. Sa mise en valeur en fait une héroïne plus humaine que les super-héroïnes, classe mannequin, que le cinéma nous a affublé ces derniers temps.
Le film ne serait sans doute pas ce qu’il est sans la BO de Tom Holkenbour (je la réécoute en écrivant ses lignes) qui donne le tempo et l’émotion supplémentaire pour un grand film de divertissement certes, mais avec un fond social et humain qu’Hollywood a de plus en plus de mal à faire.
Il me tarde de découvrir la suite et pourquoi pas, le manga….Et ça, vu mon cas, je peux vous assurer que c’est un exploit.
 









Article complémentaire de Johannes Roger

J’ai toujours eu de la sympathie pour Robert Rodriguez, sûrement pas un auteur, encore moins un génie mais un bon artisan talentueux, quand il est inspiré. Et il n’est jamais autant inspiré que quand il fait de la série B (El Mariachi, Planet Terror ou le très bis Desperado 2…).
Alita (adapté sur manga « Gunnm » de Yukito Kishiro) est son projet le plus ambitieux à ce jour. Pour se faire il bénéficie du patronage de James Cameron, un temps attaché à la réalisation. Le résultat est tout à fait honorable. Truffé de références évidentes, de Metropolis à Blade Runner en passant par Terminator ou District 9, Rodriguez ne se la joue pas auteur, il a l’élégance de connaître sa place. Pas de prétention donc malgré un budget confortable, mais des personnages bien brossés qui évoluent dans un univers cohérent et maîtrisé.
Alita quand à elle, héroïne à la fois naïve et redoutable, est jouée avec suffisamment de tact par Rosa Salazar pour la rendre attachante. Ca change en tout cas agréablement des top-models super héroïque type Wonder Woman.

1 commentaire:

  1. Le cinéaste est très beau et vous pouvez le regarder vous-même ici https://filmstreamingvf.bz/ Je pense que ce sera à mon goût, comme moi, mais alors voyez par vous-même tout par vous-même.

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