Article thématique de Wilfrid RENAUD
Replongée dans l'univers de Tolkien, revu et corrigé par Peter Jackson en ce début d'année 2020 avec les six films.
La trilogie du Seigneur des anneaux est sortie entre 2001 et 2003, celle du Hobbit entre
2012 et 2014, deux tournages marathon durant lesquels Peter Jackson et son équipe ont enchainé les trois films. Après avoir développé le projet depuis 1995 pour le Seigneur des anneaux, Peter Jackson a trouvé un partenaire financier avec New Line Cinéma et a utilisé sa propre boite de production Wingnut ainsi que pour les effets spéciaux, Weta Workshop une entreprise néo-zélandaise.
"Le seigneur des anneaux" a servi de tremplin à Elijah Wood, qui ne cesse depuis de faire des choix audacieux, Orlando Bloom dans le rôle de l'elfe Legolas, que l'on retrouvera dans la saga "Pirates des Caraïbes" et surtout mis en lumière un acteur jusqu'ici cantonné à de seconds rôles : Viggo Mortensen.
Et surtout, tournée dans les paysages sauvages de Nouvelle-Zélande la première trilogie est devenue un guide touristique ultra-efficace que le pays utilise encore aujourd'hui comme support commercial.
Pour la qualité des films, qui ont été des succès commerciaux et médiatiques aussi emblématiques que Star-Wars, dont certaines phrases cultes sont rentrées dans la culture populaire et la musique d'Howard Shore dans le panthéon des grandes musiques de films, quand est-il six ans après la fin de la prélogie "Le Hobbit" qui se situe avant l'époque du seigneur des anneaux ?
Réponse dans cette révision en Terre du Milieu. Avec en prime "La séquence qui les gouverne tous" pour chaque film.
LE SEIGNEUR DES ANNEAUX :
LA COMMUNAUTE DE L'ANNEAU (2001)
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L'anneau Unique, dans de mauvaises mains acquiert un pouvoir incommensurable, et c'est son neveu Frodon qui va en hériter. Aidé par Gandalf, le magicien, Aragorn, un descendant du royaume du Gondor, Boromir, fils de l'intendant du Gondor, Legolas un elfe, Gimlin, un Nain, ses deux cousins Merry et Pipin ainsi que Sam, son fidèle jardinier, Frodon va entamer son voyage en Terre du Milieu dans le but de détruire l'anneau là-même où il a été forgé : chez Sauron dans le Royaume du Mordor.
Le film renoue avec une poésie surannée où les elfes et nains se côtoyaient dans des contes et des royaumes imaginaires. Au milieu d'eux, des personnages hauts en couleurs émergent, dont Gandalf joué par Ian McKellen et surtout Aragorn, joué par Viggo Mortensen, qui embrasse tant et si bien le rôle que sa carrière le mettra définitivement sur orbite.
Jouant beaucoup sur la perspective et les astuces en déguisant des enfants pour ses protagonistes, plutôt que d'abuser des effets spéciaux, Peter Jackson arrive à nous faire croire à la petite taille des Hobbits et à faire passer l'acteur John Ry Davies (Gimli) pour un nain. Une expérience dont les productions françaises n'ont jamais eu l'idée d'exploiter pour leurs aventures d'Astérix, où celui-ci a quasiment la même taille que son compagnon Obélix.
"La séquence qui les gouverne tous" : Gandalf, faisant face seul au redoutable monstre des temps anciens, le Balrog, démon enflammé, debout sur ce pont avec son seul bâton de magicien qui lance la désormais phrase-culte : "Vous ne passerez pas".
LE SEIGNEUR DES ANNEAUX :
LES DEUX TOURS (2002)
La communauté s'est scindée en trois groupes : Frodon et Sam qui poursuivent leur périple vers le Mordor, Merry et Pippin qui ont réussi à échapper aux orques et sont sous la protection de Sylverbarbe l'arbre Ent, et enfin Aragorn, Legolas et Gimlin qui après avoir retrouvé Gandalf qui a survêcut vont épauler le royaume du Rohan dans la puissante bataille du gouffre de Helm. La résistance face à Sauron s'organise, le danger se resserre tandis que nouveaux personnages apparaissent.
Pourtant, celui qui emporte le morceau est un personnage présent depuis le début mais jusqu'ici dissimulé dans l'ombre : Gollum.
L'ancien possesseur de l'Anneau Unique est bien décidé à le récupérer, s'alliant à Frodon et Sam dans l'espoir de les duper et de se débarrasser d'eux.
Interprété par Andy Serkis en motion capture, Gollum crève l'écran dès sa première scène: teigneux, félon, schizophrène, malgré un coté pathétique, on sent le mal qui le ronge comme un drogué attendant sa came. Pourtant, Frodon va lui faire confiance pour les guider en Mordor, Gollum lui renvoyant sans doute l'image de celui qu'il risque de devenir s'il ne parvient pas à détruire l'anneau.
Le personnage enchaine les phrases cultes et entre instantanément dans le panthéon des créatures que l'on aime détester. Andy Serkis livre une composition hallucinante et habitée, il deviendra un habitué des rôles en motion-capture puisqu'il incarnera par la suite Ceasar dans la nouvelle trilogie de "La planète des Singes", King Kong toujours sous la caméra de Peter Jackson, le capitaine Haddock dans le Tintin de Spielberg et Snoke, le leader suprême de la nouvelle trilogie Star-Wars.
"La séquence qui les gouverne tous" : L'incroyable attaque dans le gouffre de Helm, où Peter Jackson assure sur le plan narratif, tension et lyrisme.
Multipliant les points de vue selon ses protagonistes et les coups d'éclats héroïques. Cette longue séquence reste le clou du film. Pourtant il va se surpasser avec celle de l'attaque de la cité blanche dans "Le retour du roi", où celle du gouffre de Helm ressemblera à une escarmouche.
Le propos sous-jacent concernant les scènes avec Sylverbarbe, Merry et Pippin, révèle une dénonciation de l'industrialisation au détriment de l'écologie, Saroumane rasant une forêt pour alimenter sa forge. Les arbres se soulèveront, entreront dans la guerre, feront sauter un barrage et remporteront la victoire. C'est beau, les contes parfois...
LE SEIGNEUR DES ANNEAUX :
LE RETOUR DU ROI (2003)
Si le film s'ouvre sur un flash-back où l'on voit comment Sméagol est devenu Gollum après avoir tué son cousin pour s'emparer de l'anneau, le film va vite prendre des hauteurs et développer une envergure plus grande pour donner une véritable leçon de cinéma.
Conclusion magistrale du trilogie qui n'a pas à rougir ni de son adaptation, ni du temps qui passe. "Le retour du Roi" demeure un modèle du genre. Il renoue au cours de ses batailles épiques avec des grandes valeurs chevaleresques : courage, honneur, sacrifice. Les héros tombent, ceux qui se relèvent en ressortent grandis.
La charge des cavaliers du Rohan est un morceau d'anthologie et les séquences s'enchainent sans réel temps mort.
La maestria de Peter Jackson est impressionnante, les prises de vues aériennes de la Cité Blanche donnent le vertige et il arrive à concilier toutes les histoires de chaque protagoniste dans ce récit fleuve qu'est le "Seigneur des anneaux". "Le retour du Roi" reste jusqu'ici à la fois son film le plus abouti et le meilleur des deux trilogies.
Parmi les révélations de ce troisième film, l'acteur Sean Austin tire son épingle du jeu de façon plus nette. Le personnage de Sam Gamegie est plus mis en valeur lors de son périple avec Frodon où il le protégera de Gollum qui a montré enfin sa félonie en vue de récupérer son anneau. Ainsi, le jardinier effrayé du début de l'aventure deviendra, poussé dans ses derniers retranchements, un guerrier que rien n'arrêtera, allant jusqu'à affronter la terrible Arachnée lors d'un affrontement impressionnant.
Tout en nuances, l'acteur apporte au récit cette part d'humanité dans une histoire où les ténèbres ont tendance à gagner trop de terrain, alliant lui aussi courage et sacrifice à travers des phrases-cultes qui font frémir. Quand par exemple au pied de la Montagne du destin, Frodon s'écroule terrassé de fatigue, il lui dit à propos de l'anneau : " Alors débarrassons-nous de lui définitivement ! Je ne peux le porter à votre place mais je peux le porter vous !" Et il soulève sur son dos son compagnon et continue l'ascension alors que lui-même est presque aussi exténué.
"La séquence qui les gouverne tous" : Aragorn devant la porte Noire du Royaume du Mordor qui encourage ses hommes avant l'ultime bataille où ils sont donnés à 1 contre 100 :
"Fils du Gondor ! Et du Rohan !
Mes frères, je lis dans vos yeux la même peur qui pourrait saisir mon cœur.
Un jour peut venir où le courage des hommes faillira, où nous abandonnerons nos amis et briserons tout lien.
Mais ce jour n'est pas arrivé.
Ce sera l'heure des loups et des boucliers fracassés lorsque l'âge des hommes s'effondrera.
Mais ce jour n'est pas arrivé !
Aujourd'hui nous combattrons !
Pour tout ce qui vous est cher sur cette bonne terre; je vous ordonne de tenir, Hommes de l'ouest "
Et, peu de temps après, les yeux embués de larmes, lorsqu'il murmura à ses compagnons "Pour Frodon..." avant de se lancer le premier face à l'ennemi, suivi de tous ses amis et de tous ses soldats.
Le Roi est de retour ! Bien décidé à faire diversion, pour permettre au frêle Hobbit de détruire l'anneau. Quitte à se sacrifier et à échouer.
L'audace désespérée sera au final payante.
Longue vie au Roi !
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Le film, rehaussé par la sublime partition d'Howard Shore, est beau.
Réellement.
Aussi bien dans le plaisir et les sensations qu'il procure, que techniquement et visuellement. On peut juste regretter une conclusion qui traine en longueur, comme si Peter Jackson se refusait d'abandonner ses personnages.
On ne peut pas lui en vouloir.
LE HOBBIT :
UN VOYAGE INATTENDU (2012)
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Un Hobbit, un magicien, et une poignée de nains qui veulent reconquérir leur royaume volé par un Dragon. La légende est lançée.
Huit ans après sa sortie cinéma, ce premier chapitre reste plus qu'honorable mais on y trouve déjà les prémices des défauts des deux suivants, une surenchère dans le lyrisme et les ralentis ainsi qu'un abus des CGI (effets visuels pour les néophytes) qui seront sûrement obsolètes dans quelques années.
Néanmoins, il reste quelques scènes dans les magnifiques extérieurs de la Nouvelle Zélande où le jeu des acteurs est toujours réjouissant, Martin Freeman dans le rôle de Bilbo et Richard Armitage dans celui du Roi-Nain Thorin Ecu-de-Chêne en tête et donnent envie de voir la suite "La désolation de Smaug" qui contient une des meilleures apparitions de dragon au cinéma.
Le tout bercé par la musique d'Howard Shore et ça, ça n'a pas de prix...ni pris une ride d'ailleurs.
La séquence qui les gouverne tous : La première rencontre entre Bilbo et Gollum dans les cavernes des Montagnes de Brume, où Bilbo s'emparera de l'anneau, perdu par le premier.
LE HOBBIT :
LA DESOLATION DE SMAUG (2013)
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Ce second chapitre consacré au Hobbit de Tolkien est sans doute le meilleur.
Car après une mise en place qui peut paraître laborieuse avec le premier volet, j'y ai redécouvert ici, sept ans après sa sortie au cinéma, un équilibre plutôt exemplaire sur sa forme. Le rythme est plus soutenu, la structure narrative arrive à faire coexister personnages secondaires et principaux, et surtout moins d'effets numériques et plus de décors naturels pour les plans les plus rapprochés.
Ce qui n'empêche nullement des séquences toujours totalement bluffantes.
Toutes les séquences sur l'affrontement avec les Nains sont aussi extrêmement spectaculaires mais du coup retombent à cause des effets spéciaux qui commencent à être désuets. Encore deux bonnes décennies et ils récupéreront à nouveau le cœur des cinéphiles par leur côté "kitsch".
Sur le fond- la reconquête d'un royaume trop longtemps abandonné à un dragon- si l'enjeu paraît moins important que ceux de l'autre trilogie "Le Seigneur des anneaux", Peter Jackson a su y apporter une poésie, surannée certes, mais qui justement fait mouche en invoquant les vieux contes d'autrefois, où nains, elfes et méchantes créatures de la nuit sortaient des récits de nos grands-parents. En phase avec l'époque où le roman est sorti, en fait (1937).
LE HOBBIT :
LA BATAILLE DES 5 ARMÉES (2014)
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Troisième volet consacré au Hobbit de Tolkien par Peter Jackson. Malgré son coté spectaculaire, c'est sans doute esthétiquement celui qui a le plus souffert depuis sa sortie il y 5 ans. Les vues aériennes et panoramiques des batailles font trop souvent penser à des animations de jeux vidéo. Il y a du boulot certes dans ces séquences, mais du coup on obtient un film hybride entre des scènes réelles, pleines de lyrisme avec des acteurs en chair et en os et d'autres pleines de fureur, ingénieuses visuellement, mais qui éloignent le spectateur au lieu de le plonger au cœur du film.
A part ce défaut assez encombrant, je peux souligner les thématiques abordées qui sont elles plutôt bien traitées dans l'ensemble.
Ce troisième opus prêche pour la paix et le respect des différences. Ici des rois meurent, des rois reconnaissent leurs erreurs et deux peuples que tout séparait s'allient contre un ennemi commun. Tout commence là où "La désolation de Smaug" s'arrêtait : l'attaque imminente du dragon vers le village de Lacville. S'ensuit une destruction enflammée, fait de raids aériens et de jets de flammes parmi la population qui s'enfuit, un peu mollement il est vrai. La maîtrise de la séquence d'ouverture souffre, depuis, de la comparaison avec l'avant dernier épisode de Games Of Thrones. Les ravages, par le dragon de Daenerys sur les habitants de Port-Réal, faisaient beaucoup plus réels et étaient d'une efficacité redoutable.
Toutefois les enjeux dramatiques ne sont pas les mêmes dans le Hobbit et face au terrible Smaug, seul Bard le pêcheur (Luke Evans) qui a aidé les Nains dans le précédent opus, aura le courage de défier et tuer le monstre dans un morceau de bravoure dantesque.
La séquence qui les gouverne tous : Justement, ou injustement, celle où Bard terrasse le dragon avec son unique flèche, spécialement conçue pour pénétrer le cuir épais de la bête, sous une écaille qui s'est décrochée.
Perché en haut d'un clocher en ruines, prenant appui sur son propre fils avec un arc de fortune improvisé tandis que Smaug s'avance pour les dévorer, il va tenter le tout pour le tout avec un suspens qui fait mouche. Cette séquence éclipse dans ma mémoire quasiment toutes les autres. La seule qui éventuellement peut prétendre à une seconde place honorable est celle de Thorin face au Nécromancien à la fin sur la cascade gelée.
Si le personnage de Brad se révèle être le véritable héros de cette flamboyante introduction au dernier volet, on verra par la suite qu'il refusera d'être porté comme tel, préférant se soucier du sort des habitants désormais sans refuge au cœur de l'hiver.
La mort de Smaug marquera le début du générique de "La bataille des 5 armées", la dernière aventure du Hobbit et de ses compagnons nains peut commencer. Ceux-ci, se doutant que la disparition du dragon va attirer plus de convoitise au sein de leur montagne gorgée d'or, que de paix dans le Royaume d'Erebor.
Entre deux scènes de batailles, chacune monte en puissance face à la précédente, Peter Jackson insère le thème de l'ivresse du pouvoir.
Cette partie est particulièrement intéressante, puisqu'elle met en avant l'avidité d'un roi et la perversion par l'or dans des séquences d'hallucinations impressionnantes qui mettent mal à l'aise le spectateur. Forçant parfois (trop ?) le trait sur des ralentis et des échos dans la voix de Thorin, ces scènes sont pourtant d'une efficacité redoutable pour illustrer la folie dans l'univers de Tolkien.
Thorin (belle révélation que l'acteur Richard Armitage) perdra pendant un long moment son objectivité, son sens du jugement et ses obligations en tant que Roi avant de retrouver la raison, en se combattant au final lui-même.
En parallèle, nous découvrons aussi le sort de Gandalf, emprisonné par les forces de Sauron depuis la fin du deuxième opus, à travers un sauvetage dangereux et d'une beauté noire lorsque Elrond, Saroumane et Galadriel viennent au secours du magicien gris, affrontant les fantômes des 9 rois maudits, aperçus dans le Seigneur des anneaux. C'est aussi là que le bas blesse, à aucun moment nous ne sommes inquiets pour ces personnages puisque nous savons que nous allons les retrouver dans l'autre trilogie ( "Le Hobbit" se passant avant le "Seigneur des anneaux" pour ceux qui ont du mal à suivre). Qui plus est la direction d'acteurs semble être un peu en vacances. C'est la première fois que je vois la talentueuse Cate Blanchett un poil à coté de la plaque sur la fin de la séquence.
Peter Jackson nous entraine lors du final dans la fameuse bataille des cinq armées qui monte en puissance puisque, au fur et à mesure, d'autres régiments vont intervenir. Il arrive à alterner des séquences très lisibles sur des grands espaces avec des focales sur les protagonistes principaux dans des plans toujours inventifs et tendus où la bataille évolue sans cesse d'un camp comme dans l'autre.
Les Nains et les Elfes vont faire cause commune durant cette bataille et si l'issue est facilement devinable, elle n'en est pas moins tragique. Avec pas moins de trois personnages principaux et/ou secondaires qui vont mourir, le film prend une dimension et une grandeur qu'on était loin de soupçonner quand deux ans auparavant, Peter Jackson nous livrait "Un voyage inattendu" parfois gentillet. Il n'évite pas quelques séquences maladroites où des problèmes de timing semblent se conjuguer aux incohérences scénaristiques, notamment lors de la scène finale sur le haut de la montagne avec sa cascade gelée.
Toutefois, l'intensité dramatique de ce final compense ces petites maladresses qui passeront inaperçues pour la plupart. Un regret : que le rôle de Tauriel, joué pourtant avec beaucoup de bonne volonté par Evangeline Lily, n'ait pas été un peu plus étoffé. Ses dialogues sont souvent naïfs et auraient mérités un dénouement plus pointu pour illustrer l’attachement qu'elle éprouve pour Kili, (le moins moche des nains) et le rapprochement entre les deux peuples.
En revanche, la mise en valeur de certains personnages secondaires auxquels on ne s'attendait pas vraiment est bien vue, notamment le Roi des Elfes et père de Legolas, Thranduil (l'acteur Lee Pace est impressionnant dans ses scènes relativement courtes). Celui-ci reconnaît ses erreurs et son obstination face au massacre des siens durant l'hécatombe de la bataille et en fait un personnage, au final moins antipathique que ce que laissait apparaître le second opus.
Et notre Hobbit dans tout cela ? Il s'en tire plutôt bien, sa petite taille et un certain anneau lui sont bien utiles durant tout ce déferlement guerrier et révèle l'acteur anglais qui était surtout connu pour la série TV Sherlock Holmes: Martin Freeman. Ses mimiques du visage "hobbitesques" marqueront les esprits et feront sourire plus d'une fois dans un contexte qui ne s'y prête pas vraiment.
Pour terminer, les puristes crieront facilement à la trahison pour les changements de la fin du livre. Mais ici, c'est une version basée sur des notes et des annexes de Tolkien que Jackson nous livre en même temps qu'un bel hommage sincère de la part d'un fan, qui a su allier le sens du spectacle et le sens du récit en évitant les lourdeurs finales du "Retour du Roi". Et personne ne sera surpris de retrouver quatre scénaristes et pas des moindres au générique de fin quand on voit l'ampleur du projet qui a été mené à son terme (Peter Jackson évidemment, Fran Walsh, Philippa Boyens qui a travaillé sur la précédente trilogie et Guillermo Del Toro, longtemps rattaché au projet avant de jeter l'éponge à une époque où les droits d'auteur étaient dans une bataille, elle juridique, face aux descendants de Tolkien)
Le film assure aussi, en prolongeant l'histoire du livre, une passerelle plus juste entre les deux trilogies, beaucoup mieux que n'avait su le faire il y a quelques années Lucas, avec sa saga Star-Wars.
Enfin, la version cinéma de l'univers de Tolkien ne serait pas ce qu'elle est, sans la musique et les thèmes inoubliables composés par Howard Shore.
Au final c'est un joli tour de force en tout cas pour Peter Jackson et ses tournages marathon qui a enchainé les six films avec à peine une décennie d'écart entre les deux trilogies. Les deux deviendront cultes et rencontreront leur public, celui qui connaissait auparavant l'univers de Tolkien mais aussi celui qui était en mal de grandes histoires. On peut trouver tous les défauts du monde à ses adaptations mais, pour ma part, la somme de travail force le respect.
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