POURQUOI CE BLOG ?

Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

Bonne visite
Wilfrid RENAUD

mardi 4 janvier 2022

MADRES PARALELAS



Article d'Eric BEAUVILLAIN

Indéniablement, le nouveau cru Almodovar est bon. J’ai même l’impression que le bonhomme se bonifie avec le temps… Perso, je ne suis pas fan des films « tranches de vie » où on bavasse de tout et de rien, avec un début qui pourrait se situer ailleurs et une fin qui mériterait qu’on s’arrête avant. J’aime qu’un film me raconte une histoire. Indéniablement, ce nouvel Almodovar remplit parfaitement la tâche ! Il en raconte même deux ! L’Histoire de l’Espagne franquiste et ses conséquences, la vie de deux mères qui se sont rencontrées à l’hôpital lors des accouchements… Deux drames qui se dévoilent lentement, petit à petit, fournissant à chaque scène un intérêt pour son histoire… D’ailleurs, j’aime bien qu’un film ait une fin satisfaisante, qu’il s’arrête là où il doit s’arrêter sans en ajouter plus qu’il n’en faut ou qui laisse le spectateur choisir lui-même sa fin parce que le réalisateur ne sait pas trancher. 

Indéniablement, Almodovar sait y faire : chacune des deux histoires a une fin, satisfaisante, qui se termine là où il faut, logiquement et sans avoir à discuter. En plus, j’aime bien qu’un film ne s’étire pas gratuitement, avec des scènes inutiles ou qui se répète. Indéniablement, Almodovar n’abuse pas du processus : les jours, semaines, mois passent en un claquement de doigts pour ne montrer que l’essentiel, le nécessaire. Certaines scènes sont plus longues mais juste ce qu’il faut pour raconter ce qu’il y a à dire… J’aime aussi les films où l’on peut croire à ce qu’on nous raconte sans que ça soit convenu, trop, pas assez, tiré par les cheveux ou peu crédible. Indéniablement, Almodovar remplit la mission. Tout en faisant avancer ses deux histoires majeures, il ajoute le métier de photographe de Janis, le magazine d’Elena, la mère d’Ana qui devient comédienne… L’ensemble est plein de moments de sincérité, du thé dans le patio à la vue de la chambre d’hôtel, de la nounou à qui on donne les affaires aux femmes du village qui accueillent Janis avec des gâteaux… Ça fleure bon la vérité, ça nous emmène dans la vraie vie tout du long sans coup de baguette magique sortant des facilités de son chapeau ! Bon, forcément, j’aime bien quand un film est bien joué, c’est insupportable de voir un comédien qui en fait trop ou une comédienne qui n’en donne pas assez (ou inversement). Indéniablement, Almodovar a l’art de diriger ses acteurs.

 Je ne crois pas avoir vu une Pénélope Cruz aussi magnifique ! Elle passe par toutes les émotions possibles avec une justesse incroyable. Elle magnifie le rôle avec sa sincérité. Milena Smit offre elle aussi un vaste panel de sentiments, en parfait contrepoint à Pénélope Cruz. Une fille plus vraie que nature dans sa souffrance, à l’hôpital, dans ses réactions, dans sa révolte adolescente… Aitana Sánchez-Gijón donne ce qu’il faut pour qu’on y croit ; Israel Elejalde est certes moins varié mais il fait carrément le job et rend totalement crédible son personnage… Bref, une interprétation irréprochable. Et puis je ne suis pas forcément fan des effets de caméras gratuits, des angles bizarres juste pour la beauté de la chose. Indéniablement, Almodovar s’en fout. Il pose ou bouge sa caméra avec douceur, se faisant totalement oublier pour rendre l’ensemble fluide et nous faire entre dans son film et nous laisser en profiter, en se faisant discret. Enfin, j’aime bien quand les films provoquent quelque chose chez moi. Que je ne le regarde pas comme j’observerais un train passer, avec indifférence… Indéniablement, si je le note, on comprendra qu’Almodovar a réussi le pari… Je n’ai pas la larme facile parce que souvent, un abus de musique, un plan trop appuyé, des phrases emphatiques gâchent l’effet… Pas là. Il faut reconnaître qu’Almodovar a le chic pour nous emmener tranquillement dans son histoire et faire gonfler l’émotion jusqu’au bout, prenant de plus en plus aux tripes… Il parvient même à faire se questionner le spectateur – en tout cas moi – sur l’histoire des deux mères, à me demander ce que j’aurais fait à leur place… Finalement, j’aime les films qui m’emportent sans que je voie le temps passer, à la fin desquels je sors repus et satisfait. Indéniablement, Madres Paralelas fait partie de ceux-là.

 

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