Le film n’est pas récent (2017), emprunté à ma médiathèque avant le deuxième confinement, je me suis dit qu’il était temps de voir ce que valait vraiment Robert Pattinson au-delà de son apparition épisodique d’un Harry Potter et de la saga aux dents longues, mais aux petits pieds, qu’était Twilight. J’avoue je ne suis pas allé au-delà du premier volet, n'ayant pas eu le courage, ni l’envie, de me taper cette série « Harlequin chez les vampires et les loups-garous »…
J’avais eu vent de ces prestations chez Cronenberg, entre autres, et j’avais décelé lors du premier Twilight qu’il en avait plus sous la semelle qu’il n’en laissait paraître, mais je n’avais jamais pris le temps de vérifier à travers sa filmographie. C’est chose faite. Que les fans de l’homme-chauve souris se rassurent, le gars Robert a les épaules assez larges pour incarner le nouveau Bruce Wayne. Pour s’en convaincre, sa prestation dans « Good Time » de délinquant du Queens vaut le détour.
Heureusement, le film ne repose pas que sur ses épaules mais sur une histoire qui rebondit sans cesse, où le protagoniste principal, Connie Nikas (Pattinson), suite à un braquage raté, essaye de payer la caution de son frère, Nick, arrêté lors de leur fuite. Sujet qui paraît classique mais le dit frère est handicapé mental. Du coup l’énergie et la détermination que met Connie lors d’une nuit, très agitée, montre l’attachement fusionnel qu’il entretient avec lui, l’éloignant des stéréotypes classiques.
Braquage, fuite, évasion d’un hôpital où son frère a échoué, mensonges et fabulations auprès des gens qu’il croise, Connie va s’enfoncer encore plus sur une voie du crime déjà bien entamée, quand il va se rendre compte que le gars sous les bandages, n’est pas Nick mais est un autre délinquant qui traine lui aussi son lot de casseroles, où acide et pognon, vont les entrainer toujours plus loin. Leur espoir de sortir de l’impasse se rétrécit aussi sûrement que la nuit avance et le final, s’en rien dévoiler de la chute, démontre que, bin non, le crime ne paie pas, bande de sales gosses.
Réalisé par les frères Safdie, dont l’un d’eux, Benny interprète le rôle de Nick, le frère handicapé, le film possède une empreinte indéniable sur le fond et le forme. Nihilistes et, d’une certaine façon, désespérés, leurs personnages de petits délinquants sordides rêvent d’une vie meilleure et s’accrochent à une liberté qui leur échappe peu à peu, à travers des actes violents mais jamais gratuits, avec un culot monstre qui parvient à duper, parfois, les représentants de l’ordre. L’ambiance au niveau des éclairages, notamment avec une des dernières séquences dans le train fantôme, et surtout la musique donnent un ton très 80’S, doté d’une maturité exemplaire, loin de la nostalgie de cette même période dans les reprises des franchises foireuses.
Marginaux et américains oubliés qui sombrent dans la délinquance, le sujet est à la fois brûlant et mené à un rythme trépidant qui laissent le spectateur sonné devant le coté glauque d’une société, au destin peu enviable.
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