POURQUOI CE BLOG ?

Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

Bonne visite
Wilfrid RENAUD

dimanche 14 juillet 2019

SANS UN BRUIT



Article de Wilfrid RENAUD
Le film date de l'an dernier et je l'ai découvert tardivement en DVD. Il faut dire que vu la kyrielle de films d'horreur qu'on tentait de nous vendre comme le renouveau du genre, j'ai été à chaque fois, au mieux à peine convaincu, au pire complétement déçu ( Conjuring, It Follows, Hérédité pour ne citer que ceux-là) et du coup, j'ai un peu trainé les pieds sur celui-ci avant de me décider.
"Sans un bruit" est d'une autre trempe. Dans le genre film de "monstres", sans renouveler le genre, il est d'une redoutable efficacité. Sur un postulat de départ assez classique, John Krasinski le réalisateur, qui tient aussi le rôle du chef de famille, prend le temps d'installer une ambiance dans une séquence pré-générique à la conclusion radicale.
Après une invasion extra-terrestre, la famille Abbot, isolée dans une campagne du middle-west, tente de survivre du mieux qu'elle le peut. Les articles de journaux qui trainent ici et là, préviennent le spectateur : les créatures sont aveugles mais possèdent une ouïe sur-développée, condamnant les survivants au silence.
Par un heureux hasard, Regan Abbot, la fille ainée, est sourde muette et tout le monde a appris le langage par signes très tôt, avantage leur donnant une longueur d'avance qui explique sans doute leur survie quand quasiment tout le monde a disparu aux alentours.
On est assez surpris de voir les ressources de cette famille plus de 400 jours après l'invasion, le sable sur les chemins les plus fréquentés pour atténuer leur déplacements, les repas froids dans des grandes feuilles de bananiers en guise d'assiette, les jeux de société où les pions sont en tissus et les dés lancés sur un tapis épais... En étant témoins de leur quotidien, on n'est pas loin de l'idée même des juifs cachés dans les ghettos pour échapper aux persécutions nazies.
Ici, les Abbott semblent s'être accommodés à un nouveau mode de vie tout en restant vigilants. Car le père, Lee, a dénombré trois créatures qui rôdent toujours autour de la ferme. Il essaye des fréquences radios en envoyant par morse des SOS tous les jours sans résultats. Le temps s'écoule vers une date fatidique : d'ici quinze jours, Evelyn, la mère, doit accoucher...
 
Il va s'en dire que la scène de l'accouchement représente un modèle de suspens qu'on n'a pas vu depuis longtemps. Comment accoucher dans la douleur sans lâcher un cri ? Comment empêcher le futur bébé de hurler quand il sortira ? Hitchcock, Depalma, Shyamalan dans une moindre mesure, John Krasinski connait ses classiques mais ce suspens, dans le contexte d'un film de monstres, atteint ici un degré de réalisme qu'on avait rarement vu.
John Krasinski s'en tire haut la main dans toutes ses séquences, aidé par un montage lisible et une photographie magnifique aussi  bien de jour comme de nuit. Le film est servi par des comédiens et comédiennes au diapason de cette histoire tendue. Emily Blunt, en mère-courage est parfaite, les enfants ne sont pas en restent, notamment Millicent Simmonds qui interprète Regan Abbot et qui est vraiment sourde-muette (on l'a vu dans "le musée des merveilles" de Todd Haynes).
 
Dans un film presque sans dialogue, les bruitages et la musique prennent du coup une place plus importante. L'ambiance sonore est ici amplifiée par les bruits de la nature (oiseaux, rivière, chute d'eau) quand elle n'est pas carrément supprimée pour nous faire entrer dans la bulle de silence de Regan.
La très belle et efficace musique de Marco Beltrami est une merveille. Elle oscille entre la résignation mélancolique de cette famille qui semble accepter son sort et le sentiment de danger proche quand les créatures envahissent leur maison.
Une créature qui a de l'oreille.
 
Celles-ci pour le coup ne sont pas très originales de par leur physique, mais leur concept autour de l’ouïe leur donnent une singularité inédite.
L’ouïe. Ce qui est à la fois leur force et leur point faible donnera l'occasion d'une ultime scène en presque happy-end, Krasinski préférant laisser le doute sur l'issue de l'affrontement entre la famille Abbot et ces belliqueux ET.
Une bonne surprise sans être une véritable claque pour un film qui se tient du début à la fin là où d'autres s'effondrent trop souvent à mi-parcours.


...je te dis que j'ai entendu un truc...

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