POURQUOI CE BLOG ?

Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

Bonne visite
Wilfrid RENAUD

samedi 29 mars 2014

The Grand Budapest Hotel

Article de Wilfrid RENAUD

Pendant l'entre-deux guerres, le légendaire concierge d'un grand hôtel, Gustave H (Ralph Fiennes) et son jeune protégé Zéro Moustafa (Tony Revolori), groom répondant au doux nom de "Lobby Boy", se retrouvent tous deux impliqués dans une histoire mêlant le vol d'un tableau de la Renaissance, la bataille pour une énorme fortune familiale, et le lent puis soudain bouleversement qui transforme l'Europe en cette première moitié de XXème siècle.

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Le dernier film de Wes Anderson est un petit bijou de comédie, avec un humour très "cartoon" proche des délires de Tex Avery et des Tom & Jerry. Il est servi par des comédiens qui donnent le ton, Ralph Fiennes en tête de ce casting royal qui comprend entre autres Adrien Brody, Edward Norton, Willem Dafoe et Jude Law.  Dans ce pays fictif, Zubrowka, les références à  une bourgeoisie des pays de l'Est et la période de l'entre deux guerres, permettent de camper un décor au charme désuet à travers un grand hôtel, qui est en faite une station thermale, mais qui ne sera pas le lieu unique du film comme peut le suggérer l'affiche.




 L'histoire permet de mettre en scène toute une galerie de personnages pittoresques, à la caricature volontaire et assumée, qui les fera traverser une vieille Europe perpétuellement enneigée, allant même dans les tréfonds d'une prison qui feraient passez celles des séries "OZ" et "Prison Break" pour des quartiers résidentiels avec vue sur la mer.

Avec un sens de l'absurde parfaitement réjouissant, à l'image de l'évasion loufoque de Gustave H, de la dite prison, qui restera volontairement comme une des évasions les plus improbables de l'histoire du cinéma.

Ça va vite, mais en étant toujours lisible, le montage a la cadence d'un métronome fantaisiste et "The Grand Budapest Hotel" fait parti de ses films dont il faut une seconde lecture pour voir tous les petits détails qui jalonnent le cadre et ses recoins.

Le scénario est un mélange de plusieurs influences. Wes Anderson a reçu la collaboration de Hugo Guinness, les deux confient avoir un ami en commun qui leur a inspiré, par la singularité de son esprit, le personnage de Gustave, le concierge de l’hôtel. Le réalisateur a ensuite intégré cet homme à l'univers du film. D'après lui, The Grand Budapest Hotel serait un melting pot "de comédies d’avant la censure des années 30, ainsi que les histoires et les mémoires de l’auteur viennois Stefan Zweig".


Au niveau des comédiens c'est de la haute voltige, pas un ne fait tâche dans cet univers décalé, outre le personnage que campe Fiennes, on retiendra aussi les deux "méchants" de l'histoire Adrien Brody dans le rôle du fils vénal et Willem Dafoe dans celui du tueur et bras droit de la "famille".
Tous donnent une furieuse envie de prendre un deuxième service pour ceux dont cet humour particulier n'a pas rendu hermétique.

Après toutes ces péripéties, Wes Anderson boucle la boucle en terminant son film comme il l'a commencé. Sur un ton nostalgique, où les enchevêtrements de l'histoire dans une autre histoire, à l'image des fameuses poupées russes, souffle doucement à l'oreille du spectateur que si les édifices ne sont pas éternels, les histoires elles le sont, en se perpétuant de génération en génération.

<div id="blogvision"><iframe src="http://www.allocine.fr/_video/iblogvision.aspx?cmedia=19539015" style="width:320px; height:180px" frameborder="0"></iframe><br /><a href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=207825.html" target="_blank">The Grand Budapest Hotel</a><br/><a href="http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19539015&cfilm=207825.html" ><strong>The Grand Budapest Hotel</strong> Bande-annonce VO</a></div>
Cliquez sur l'image pour voir la bande annonce via Allociné

samedi 4 janvier 2014

La vie rêvée de Walter MITTY



 Article de Wilfrid RENAUD
Le nouveau Ben Stiller a débuté l’année 2014 en beauté. Et dans la catégorie galette des rois, il a tiré la fève le premier, avec un certain panache et une belle surprise pour les spectateurs.
En tant que réalisateur, Stiller en est à son 5ème film, mais nous sommes désormais loin des pantalonnades et du 3ème degré de « Disjoncté », « Zoolander » ou « Tonnerre sous les tropiques ».
Assagi, Ben Stiller ? Pas vraiment. « La vie rêvée de Walter Mitty » mélange, mais d’une manière très maîtrisée, différents genres cinématographiques dans une histoire dont les origines datent de 1939.
 



Une nouvelle écrite par James Thurber (une poignée de pages seulement), une première adaptation en 1947, une comédie produite par la MGM, deux œuvres qui ont élevé Walter Mitty dans la culture populaire, avec pour devise celle de vivre ses rêves.
Avant de connaître la version actuelle, le projet a eu des allures d’arlésienne passant de studio en studio, de comédiens envisagés pour le rôle et finalement mis de coté, de metteurs en scène en conflit avec leur propre emploi du temps. Ce projet a été aussi retravaillé par différents scénaristes avant que la version de Steven Conrad, ne retienne l’attention de Ben Stiller qui avait refusé le rôle en 2005. « A cette époque, le script était une mise à jour du premier film et forcément, cela ne pouvait être que moins bien. »
En France, l’histoire n’est connue que par quelques spécialistes, adeptes de la littérature américaine et du cinéma d’après-guerre à Hollywood, alors qu’en est-il de cette version 2014 ?

Walter Mitty est employé au service des diapos du magazine des grands reportages Life. Son existence se limite à son appartement, son sous-sol au sein de la société, sa famille (Shirley Mc Laine dans le rôle de la mère d’une sobriété lumineuse qui crève l’écran) et le béguin pour une collègue de travail Cheryl (Kristen Wiig, resplendissante)



Ben Stiller & Kristen Wigg



Walter Mitty a un petit « toc » : il se déconnecte parfois. Son esprit s’évade et il rêve d’aventures rocambolesques où il sauve l’animal de compagnie de Cheryl et se fritte avec son nouveau patron dans les rues de New-York, façon Matrix.
Adam Scott


 Ce patron, Hendricks (Adam Scott excellent) jeune con fraîchement débarqué au sein de Life, a la tâche de faire paraître le dernier numéro papier, le magazine passant au tout numérique.
La dernière couverture doit être une des photos prises par le grand « photographe-aventurier-insaisissable de l’autre bout du monde » Sean O’connell (Sean Penn, regard profond et attitude zen jusqu’à la pointe de ses cheveux sales).

Seul hic, le négatif N°25 qui doit symboliser la quintessence de Life Magazine, n’est pas sur les tirages envoyés par O’Connell.
Pressé par son patron et sa conscience professionnelle à conclure le dernier numéro, Walter Mitty va partir sur les traces d’O’Connell, dans un périple qui le mènera du Groéland à l’Himalaya en passant par l’Islande et l’Afghanistan.
C’est sans doute là que puise sa force le film. Le personnage qu’incarne brillamment Ben Stiller, va se révéler d’une ténacité sans nom pour retrouver cet ami qui l’estime dans son travail et qu’il n’a pourtant jamais rencontré. Au fil de ses périples, son toc va disparaître, pour laisser la place à une personnalité décomplexée mais toujours généreuse.


L’acteur a aussi donné physiquement de sa personne dans des séquences en milieux réels (Dans l’océan Atlantique jusqu’au cou pour les besoins de plusieurs plans, ceux sur le skate-board serpentant sur une route en Islande, l’affrontement avec Adam Scott dans les rues de New-York harnaché de câbles de haute voltige)

 

Jamais Ben Stiller n’aura interprété un personnage avec autant de candeur et d’intelligence à la fois. Son potentiel comique est toujours intact mais différent, loin des extrêmes et des artifices qui ont fait sa gloire et sa renommée. (Ex : le dirigeant de Globogym dans Dodgeball)
Ben Stiller dans le film Dodgeball (2004)


Jim Carrey a eu son « Truman show », Ben Stiller a sa “Walter Mitty song” , avec de surcroît une réalisation maitrisée et inspirée qui assoit plus que jamais son statut d’auteur-metteur en scène, même s’il s’agit d’adaptation dans le cas présent.
La musique et les chansons subliment les moments-clé du film et les magnifiques paysages d’Islande. Oui la bande originale câline l'oreille interne du spectateur.

Le scénario rend aussi hommage au magazine Life. Ce magazine américain aux couvertures emblématiques des grands événements historiques, créé en 1883, a existé jusqu'en 2009 et était le premier magazine de photojournalisme. Depuis l'arrêt de la publication papier, il existe toujours sous la forme d'un site Internet.


Joli cadeau de début d'année

Et en lien direct avec cet hommage, l’épilogue du film se termine par une image inoubliable, où sans dévoiler la quintessence de la fameuse photo manquante, La vie rêvée de Walter Mitty, nous touchera le cœur par la simplicité et la générosité de son propos.

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