POURQUOI CE BLOG ?

Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

Bonne visite
Wilfrid RENAUD

dimanche 22 novembre 2015

THE WALK-Rêver plus haut-

Article de Gaëtan Wildwood
Si vous allez voir The Walk en 3D ( je vous le conseille absolument tant qu'elle reste un personnage du film) et si vous êtes sujet au vertige, vous allez transpirer et votre cœur va s’accélérer. Croyez-moi… Mais il faudra passer au-dessus de cette angoisse car le dernier film de Robert Zemeckis vaut vraiment le déplacement. Bien sûr, et tout le monde le sait, l’histoire ici est vraie et cette aventure inimaginable pour le commun des mortels a bel et bien été vécue par ce jeune Français d’alors 25 ans ( je vous conseille d'ailleurs le documentaire Man on Wire retraçant le parcours de Philippe Petit avant d'aller voir The Walk) .









En tout cas manier un film de deux heures sur un tel exploit n'était pas facile, mais le scénario, écrit par Christopher Brown et Robert Zemeckis d’après l’autobiographie de Philippe Petit, a eu l’intelligence de brasser large. Cela ira de la découverte du funambulisme à la traversée du WTC elle-même en passant par la mise en place de l’aventure, la rencontre avec ses partenaires, ses échanges avec son professeur etc. Cela demeure donc varié et ne sera pas barbant pour un sou puisque le montage contribuera à le rendre très attrayant. De manière générale, c’est toujours mieux quand on rencontre le personnage principal et qu'on vivra avec lui les différentes étapes de sa vie avant de réaliser l’objectif principal. Cela servira aussi à avoir de l’empathie pour les personnages qui sont, en plus, ici très bien écrits.

À la mise en scène, Zemeckis revenait, je pense, là à son meilleur niveau. Déçu par son "Flight", j'ai senti ici qu’il était inspiré et qu’il avait soigné chaque détail. L’image demeure très léchée et tout reste très léger. Les scènes sont habilement construites et très bien écrites. Il en sera de même pour les dialogues qui n’en feront jamais de trop. Chaque scène y est dynamique, sans temps mort et le rythme demeure parfait. Cela sera dû en partie au montage, j'y reviens, duquel Zemeckis a eu l'intelligence d’avoir choisi un montage non linéaire qui, dès les premières secondes du film, vous annoncera clairement l’objectif. Philippe Petit parlera face caméra sur la Statue de la Liberté avec, en fond, Manhattan et les tours du World Trade Center. Par la suite, bien que la narration sera chronologique, Zemeckis vous plongera dans de nombreux flashbacks qui donneront tout leur sens à la scène de l’histoire principale. Ces flashbacks seront généralement également précédés d’une scène où Philippe Petit parlera face caméra dans le même décor que lors du début du film. Cela permettra de subtilement de garder notre attention et de ne pas le perdre dans l’histoire pourtant pas si complexe que ça, le tout manier dans sa seconde partie comme un film de braquage à la "Ocean's Eleven" ou encore "Mission Impossible" car faut savoir que l'exploit de Petit fût embourbé d'embûches et même si Zemeckis aura voulu a à l'écran trop américaniser l'histoire incroyable de Philippe Petit, son spectacle vaut le détour et restera à la hauteur de cet exploit.

 

Côté casting, Joseph Gordon-Levitt demeure vraiment à la hauteur et s'en sort super bien. La compagne de Philippe Petit, Annie, est interprétée par la canadienne Charlotte Le Bon. Leur couple fonctionne très bien. Le Britannique Ben Kingsley tient également un rôle, celui de Papa Rudy, un homme de cirque qui a aidé Petit dans son entreprise. Les acolytes de Petit sont ici joué par James Badge Dale, Steve Valentine, Benedict Samuel, Clément Sibony et César Domboy. Cela reste plaisant de voir des têtes moins connues voire inconnues, cela change de d’habitude. Ce qui est certain c’est que ce casting est constitué d’un très bel ensemble de comédiens.

Finalement, et pour conclure, c’est réjouissant de voir que Zemeckis est revenu avec une telle œuvre. Il a réussi un film intéressant, drôle par moments, touchant, bien construit et devant lequel j'ai pris pas mal de plaisir et de frissons avec sa 3D vertigineuse... Puis si le World Trade Center avait de l'importance pour vous, la toute dernière scène et image du film vous rendront peut-être émotionnel et l'exploit de Petit y sera dans vos mémoires.


Article complémentaire de Wilfrid RENAUD
Après un détour dans le cinéma d'animation (Beowulf, Le Pôle Express et Le drôle de noël de Scrooge) on avait connu Robert Zemeckis moins inspiré avec Flight.
L'incident de parcours est quasi-réparé avec The Walk puisqu'il parvient à garder notre intérêt durant deux heures au travers l'exploit de Philippe Petit qui avait traversé dans les années 70 les deux tours jumelles du World Trade Center sur son câble de funambule.
La genèse de cette aventure et l'installation illégale du câble, digne d'une opération commando, a du rythme et de l'humour. Et Joseph Godron Levitt, à la tête de cette équipe de doux rêveurs, fait mine de rien l'apologie de l'anarchie.
Le film atteint pourtant un état de grâce lors de la traversée des tours. Le tout oscille entre mélancolie sucrée et fable existentielle où la 3D est efficacement utilisée dans des plans vertigineux.
Seul point noir pour ma part, le surjeu des comédiens dans certaines séquences plus intimistes.
A voir comme une curiosité où on a un petit pincement au cœur devant ces tours recrées numériquement.





mercredi 25 février 2015

UNE MERVEILLEUSE HISTOIRE DU TEMPS

Article de Wilfrid RENAUD
Hollywood, on le sait, aime les handicapés avec ce trait de génie qui fait voir la vie autrement au commun des mortels. Les oscarisés, Tom Hanks et Dustin Hoffman sont là pour le confirmer.
En adaptant le livre de Jane Hawking, le réalisateur James Marsh part avec un avantage de poids, contrairement aux personnages fictifs de Forrest Gump et Rain Man auxquels je faisais référence : tout le monde, ou presque, connaît Stephen Hawking, théoricien de génie, cloué dans son fauteuil par la maladie de Charcot.
Stephen Hawking









Le capital "sympathie" pour ce personnage exceptionnel qui a fêté ses 72 ans est évidemment énorme dès le départ dans le regard du spectateur.
Pourtant le film aurait pu se planter, en forçant le trait ou jouant la carte des violons. Mais non.
L'émotion vient d'elle-même, en grande partie grâce à l'acteur, oscarisé ce mois-ci, Eddie Redmayne. Si son précédent rôle dans Jupiter Ascending m'avait laissé de marbre, ici il y est lumineux. Un regard plein de malice et un sourire enchanteur, il en faut parfois peu pour faire une bonne prestation.

E. Redmayne interprétant S. Hawking





 
On découvre Stephen Hawking en 1963 alors qu'il est encore étudiant en cosmologie à l'université de Cambridge et que la maladie ne l'a pas encore atteint, malgré des signes avant-coureurs. Une tasse qui tombe, un pied qui trébuche mais Stephen ne s'en soucie guère, il a 21 ans et toute la vie devant lui. L'acteur incarne un jeune homme gauche, candide mais brillant qui en fait tout de suite une personne très attachante.
Sa rencontre avec Jane, étudiante en lettres, va changer sa vie à tout jamais. Saluons aussi le jeu et la palette d'émotion de Félicity Jones, éclipsés par son compagnon même si son rôle reste primordial tout au long du film.
David Thewlis dans le rôle du professeur Sicama, qui deviendra l'ami proche d'Hawking au fil des années, complète ce casting sans faute. 












La mise en scène est élégante et fluide. D'une grande force par sa simplicité comme si Hawking avait mis lui même toute sa personnalité dans la réalisation. Le discours scientifique est compréhensible car on y parle, tout de même un peu, de la création de l'univers, du Big Bang et de trous noirs, avant d'assister à la progression terrible de la maladie de Charcot, dont les médecins donnaient seulement deux ans de vie à Hawking.


L'homme, d'abord réticent à s'engager avec Jane, la partie de criquet pleine de colère contenue en dit long, se laissera convaincre par sa future femme et gardera une foi, un courage et un humour incroyables durant les trente années de vie commune au cours desquelles ils auront trois enfants.
L'une des plus belles scènes du film est sans doute celle de leur séparation.
A travers sa voix artificielle Stephen lui annonce qu'il partira recevoir un prix avec Elaine, son infirmière qui deviendra sa future femme. Après s'être usée durant des décennies à ses côtés, Stephen sait que les mots qu'il a tapés sur son écran, marqueront la fin de l'engagement sacrificiel de Jane auprès de lui.
Il la laissera donc partir vers un autre bonheur et un autre amour en la personne du professeur de musique de la famille.
Un fauteuil qui s'avance vers elle quand elle se détourne, car c'est le seul geste qu'il peut faire, la déclaration simple de Jane "Tu as été un grand amour" et le visage triste de l'acteur font de cette scène une petite perle d'émotion, aucunement calculée, qui conclue leur merveilleuse histoire.


Le film respire la vie, le courage et l'amour, à travers un personnage hors du commun qui a révolutionné la cosmologie et aura sûrement marqué chaque personne qu'il aura rencontré.
Lors d'une conférence, il conclue par une phrase maintes fois entendue "là ou il y a de la vie, il y a de l'espoir" mais ici, elle prend une dimension vertigineuse en la personne de Stephen Hawking.









samedi 10 janvier 2015

ONLY LOVERS LEFT ALIVE

Le film est sorti en février 2014 mais est une belle réussite autour du mythe du vampire sous le regard poétique de Jim Jarmusch.


Article de Gaëtan Wildwood
Dans les villes romantiques et désolées que sont Détroit et Tanger, Adam, un musicien underground, profondément déprimé par la tournure qu’ont prise les activités humaines, retrouve Eve, son amante, une femme endurante et énigmatique. Leur histoire d’amour dure depuis plusieurs siècles, mais leur idylle débauchée est bientôt perturbée par l’arrivée de la petite sœur d’Eve, aussi extravagante qu’incontrôlable. Ces deux êtres en marge, sages mais fragiles, peuvent-ils continuer à survivre dans un monde moderne qui s’effondre autour d’eux ?




 Tom Hiddleston et Tilda Swinton portent à merveille l’atmosphère poétique de ce treizième film de Jim Jarmusch, : lui en charme livide et distant, elle en froideur fascinante, avec à leurs côtés, la malicieuse Mia Wasikowska donnant elle à son personnage, plein de fougue et de désinvolture, une dimension imprévisible qui envahira soudain le récit. L’univers qu’ils habitent demeure profondément « jarmuschien » duquel le cinéaste de "Down by Low" et entre autres de "Dead Man" offre une sorte de balade sous hypnose, faite de mélancolie douce, de références cultivées, de charme vintage et d’un humour discret cependant irrésistible.


 Porté par une sublime bande son comme toujours, le cinéaste ici revisite le mythe du vampire, tant en respectant ses codes romantiques, contrairement à bon nombre de propositions contemporaines, essentiellement adressées aux adolescents. Avec Only Lovers Left Alive, il y ajoute ses lubies et tout ce qui fait l’étonnant méli-mélo qui caractérise son cinéma : ici, la musique, à travers les vinyles ou les guitares de collection, se "dealent" comme de la drogue, la littérature s’invite par diverses citations ou par des valises qu’on remplit de bouquins, et les corps sont filmés avec une étrangeté formaliste très belle (il faudra voir notamment les poses que prendra le couple en dormant, mêlant ou intriquant leurs membres au point qu’on se demandera à qui chacun d’eux correspondent.)

Jarmusch filme également la ville de Detroit de manière remarquable et passionnée, jouant à merveille sur la dimension froide et industrielle de cette partie des États-Unis, et sur la splendeur passée de cette ville. Ilcontinue ainsi, jusque dans l’exploitation des décors de son film, à travailler les thèmes de la décadence et de l’inexorable décrépitude du monde et de ses êtres aussi. Il aime prendre son temps afin de nous faire pleinement jouir (comme les personnages) de chaque minute passée dans ces environnements superbement filmés par sa caméra. si l’on est prêt à accepter quelques lenteurs, Only Lovers left alive se livre alors comme un bijou cinématographique à la beauté folle, tout à la fois intriguant et passionnant, un nouveau très beau voyage onirique que le réalisateur rétro-culte nous propose, en forme de trip sous morphine au plus profond de lumineuses ténèbres
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John Hurt

Je confirme l'avis et les impressions de Gaëtan sur cette œuvre.  Il y avait depuis un moment toutes sortes de conneries sur le mythe du vampire qui sortaient au cinéma et le film de Jarmusch réhabilite cet être surnaturel comme il se doit.
Crise existentielle, lassitude du monde, regard désabusé et ironie amère sur les choses, Adam et Eve, ne sont pas très loin du personnage de Louis dans "Entretien avec un vampire". Et le ton général de l'amertume parfois cinglante de "La sagesse des crocodiles".
Mieux le film se permet d'être aussi un constat saisissant sur un monde malade et à l'agonie, dont dépendent ces vampires qui ont pourtant traversé les siècles. Il devient de plus en plus difficile pour eux de s'abreuver de "sang sain", l'humanité, empoisonnée par la pollution qu'elle dégage et les maladies qu'elle contracte , les condamne eux aussi à mourir.
Mia Wasikowska & Tilda Swinton
Ironie aussi sur les personnages secondaires, Gaëtan a évoqué celui de Mia Wasikowska, qui pourrait être une version ado féminine de Lestat dans le même "Entretien avec un vampire" mais a omis l'excellent John Hurt, dans le rôle de   Christopher Marlowe, qui s'avère être le véritable géniteur de l’œuvre de Shakespeare.
Car ces êtres immortels sont condamnés aux ténèbres à double-titre, l'artiste qui sommeille en eux doit trouver des prêtes-noms pour faire entendre leur talent et rester caché de l'espèce humaine.
Belle métaphore de ceux qui composent dans l'ombre et de ceux qui interprètent en pleine lumière,  tout comme l'est celle de la ville de Détroit et ses lieux désaffectés, annonciatrice d'une espèce qui disparaît : la nôtre. Les deux protagonistes principaux parlent d'amour, parle d'art et de musique, peu soucieux la plupart du temps, de survivre et du jour qui se lève. Jamais les vampires n'ont paru si humains. Pourtant curieux parasites cachés qui nous regardent nous auto-détruire sans pouvoir intervenir.  
Wilfrid RENAUD

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