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Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

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Wilfrid RENAUD

mardi 18 juin 2019

SALE TEMPS A L'HÔTEL EL ROYALE

 Article de Wilfrid RENAUD
Sorti l'an dernier, l'édition DVD m'a permis de découvrir ce petit bijou de polar ironique.
Quentin Tarantino a un petit frère et il s'appelle Drew Goddard. Bon ceci dit, la violence graphique est moins explosive mais son film a des allures d'un cheval tarantinesque au petit trot qui ne demande qu'à cavaler.
Déjà auteur du sympathique "La cabane dans les bois" en 2011, Drew Goddard signe ici un hommage au polar noir, doté d'un humour particulier. Ce qui le rapproche de Tarantino, outre le fait qu'il ait aussi signé le scénario, c'est sa capacité à faire rebondir le film par le biais de chaque personnage, là où on l'attend pas vraiment. Certes, certaines choses sont prévisibles mais il nous entraine tout de même hors des sentiers battus et cela fait un bien fou.
Fin des années 60, l'hôtel El Royale est situé à cheval sur la frontière séparant le Nevada et la Californie, une ligne rouge le sépare en deux. On sent tout de suite l'étrangeté du lieu aussi bien que sa particularité. Le Nevada est de couleurs sombres dans sa décoration tandis que la Californie possède des teintes plus chaudes. Les deux vont symboliser tout le long de l'histoire, le Bien et le Mal, la raison et la folie. Un temps de chiotte qui n'arrangera rien et l'impossibilité de quitter les lieux après qu'un des personnages ait saboté toutes les voitures, en fera une espèce de purgatoire où chacun devra se mettre à nu pour survivre.
 
Dans cet hôtel perdu en forêt vont débarquer plusieurs protagonistes en apparences très lisses mais qui vont se dévoiler au fur et à mesure plus complexes, avec des intentions pas toujours très saines
El Royale, dont le personnel se résume à un groom qui fait office de réceptionniste, barman et homme de ménage, est lui-même à double facette, possédant un couloir secret, menant à chaque chambre via un miroir sans teint. Petite malice architecturale qui permettait d'espionner les ébats sexuels des célébrités qui ont fréquenté El Royale au début de la décennie, comme en témoignent les photos souvenirs dans le hall d'accueil.
Un prêtre, une chanteuse, un agent de commerce et une hippie louent chacun une chambre. La cohabitation sera rapidement brutale, saignante voire mortelle pour l'un des quatre qui va fourrer son nez là où il ne faut pas.
Difficile d'en dire plus sans tout dévoiler mais chaque personnage est plutôt bien développé, que ce soit à travers les nombreux flashbacks, qu'au travers le déroulement de l'histoire.
Car sous son apparente confusion, "Sale temps à l'hôtel El Royale" est une mécanique parfaitement huilée, servi par des comédiens chevronnés. Jon Hamm semble tout droit sorti de sa série "Mad men", Dakota Johnson assure et inquiète à la fois avec son look de hippie et son regard froid, Cynthia Eviro chante en live et a capella des standards des seventies dans le style motown avec une chaleur communicative et Jeff Bridges incarne un faux-prêtre mais atteint d'un vrai début d'Alzeihmer avec une finesse touchante.
 
 La palme revient ici à Chris Hemworsth, gourou hippie psychopathe et manipulateur qui débarquera au dernier quart du film, bien loin du rôle de Thor qui l'a consacré, mettant carrément le feu au dénouement.

Le rythme est lent, saccadé, rebondissant mais le ton délicieusement ironique. Un hôtel qui rentre dans le classement des sales endroits où on n'a pas envie de passer ses vacances, ça tombe bien, il n'existe pas. Entièrement construit en studio sur une surface de 5000m2, le lieu offre un terrain de jeu aux acteurs et au réalisateur, qui permet d'explorer quelques mêmes scènes sous différents points de vue.
Pas le film de l'année mais un bon petit polar qui change des blockbusters fadasses avec un casting quatre étoiles.... quatre étoiles pas si mal pour un drôle d'hôtel isolé.

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