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Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

Bonne visite
Wilfrid RENAUD

vendredi 20 mai 2016

PREDESTINATION







Article de Wilfrid RENAUD

Ce petit bijou de science-fiction date de décembre 2014 et n'a pas connu, à tord, de date de sortie en salles en France pour débarquer directement en DVD. Une honte au vu du résultat. Un éclairage semblait nécessaire sur ce blog pour rattraper un peu l'erreur.
Pour sa dernière mission un agent Temporel doit capturer le seul criminel qui lui a toujours échappé, un poseur de bombes particulièrement efficace puisqu'il a toujours une longueur d'avance sans qu'il sache pourquoi. Surnommé par la presse "Le plastiqueur pétillant", il doit tout mettre en œuvre avant son ultime coup d'éclat en mars 1975, où dix immeubles de New-York seront touchés en faisant plus de 11 000 morts. Transgressant les règles de sa hiérarchie, il va recruter Jane en novembre 1970, une femme au passé trouble qui a changé de sexe quelques années auparavant.

Le film des frères Spierig, met tout de suite dans une ambiance proche du film noir avec cette voix-off que l'on retrouvera tout au long de l'histoire. Celle-ci s'adresse à un interlocuteur inconnu le prévenant des risques des voyages temporels et de celui d'agent. Dés la séquence pré-générique l'intrigue est plantée, bombes, voyage dans le temps, ténacité de l'agent défiguré durant sa dernière mission et sur un point de départ assez basique où Ethan Hawke fait merveille, le film va  pourtant rapidement prendre une autre tournure dès que le personnage de Jane va apparaître. L'actrice Sarah Snook y joue un garçon manqué (et pour cause) qui va conter son histoire à notre agent, déguisé en barman pour les circonstances, depuis son abandon en 1945 aux portes d'un orphelinat.
Ce deuxième récit aurait pu paraître hors-sujet mais s'avère aussi captivant et nécessaire puisqu'il n'est pas sans lien avec ce qui va suivre. Difficile d'en dire plus sans tout dévoiler comme un malpropre. Le paradoxe temporel est au cœur du scénario tiré d'une nouvelle de Robert A. Heinlein "All you zombie". Une expression revient souvent dans le film "le serpent qui se mord la queue indéfiniment". En effet, certains moments clés de l'histoire pourraient aussi bien être en même temps le point de départ, le point de transition et le point d'arrivée. 

 

Le résultat est vertigineux. L'histoire nous balade de septembre 1945 à janvier 1975 et nous tient en haleine jusqu'au twist final. Cela faisait longtemps que mes neurones de spectateurs n'avaient pas été stimulé par un scénario aussi hypnotique. Il convient de saluer l'interprétation des deux comédiens principaux : Ethan Hawke qui n'a plus rien à prouver et Sarah Snook, actrice australienne peu vue mais qui assurément fera parler d'elle.( Elle a depuis joué entre autres dans "Steve Job" de Danny Boyle au coté de Michaël Fassbender). Le sérieux et la profondeur de leur jeu sont pour beaucoup dans le degré de crédibilité de ce paradoxe temporel qui fera passer ceux de "Retour vers le futur" ou celui de "Terminator" pour des casses-têtes chinois fragiles fabriqués en sable californien.



Captivant dans sa narration et accompagné d'une musique au tempo obsédant. Dérangeant dans son final au montage révélateur où la quête de l'identité flirte avec la schizophrénie (l'agent temporel sans nom perdant ses repères au fil de ses sauts dans le temps).
De la science-fiction maîtrisée qui démontre qu'avec peu de moyens, on peut faire de l'excellent en à peine une heure trente.
Un tour de force en son genre surtout quand la surenchère à Hollywood est devenue reine des grosses productions qui se disputent la médiocrité des scénarios actuels à la durée dépassant de façon obscène les 140 minutes.
D'ailleurs la richesse des dialogues est également un joli pied de nez à la pauvreté de ceux qui attirent les foules dans les salles obscures.
Le genre de film que l'on peut revoir plusieurs fois pour en saisir toute la complexité et où se dégage le plaisir d'avoir été dupé dés le départ par ce qu'on croyait être convenu.




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