Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.
La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.
Si vous faites partie de la catégorie d'êtres humains étranges ne vouant pas un culte mérité au talent de Wes Anderson, "The French Dispatch" n'est évidemment pas pour vous. Me ruant à l'assaut de chacun de ses longs-métrages à leur sortie en salles, je pense pouvoir me définir comme un parfait aficionado de son cinéma, toujours séduit et comblé par sa maniaquerie formaliste tout bonnement impressionnante d'inventivité, son sens de l'absurde inénarrable, la musicalité irrésistible de ses dialogues, l'éclectisme de ses castings prestigieux ou encore l'intelligence des univers dans lesquels le bonhomme choisit de nous entraîner.
"The French Dispatch" n'échappe pas à la règle : j'ai adoré ces presque deux heures passées à m'amuser et à m'émerveiller dans ce cinéma qui ne ressemble décidément à aucun autre... mais cette fois à quelques réserves près que je me dois de souligner.
En adoptant une forme (géniale) de "journal vivant" par l'intermédiaire d'une juxtaposition d'articles rédigés par une équipe de journalistes américains dans un petit village français (Ennui-sur-Blasé, j'ai une maison de campagne là-bas), "The French Dispatch" tient en réalité du film à sketches qui se compose de trois gros récits entourés de quelques pastilles annexes. De fait, si chacun des principaux segments du film n'atteint pas le même niveau de perfection absolue, cela ne peut qu'engendrer un jugement de comparaison entre eux, rendant le résultat forcément bien plus inégal qu'un long-métrage basé sur une histoire unique. Et c'est le cas ici.
Après une excellente introduction partant de la présentation du journal et de son équipe pour nous laisser sur une visite loufoque du village menée par Owen Wilson, Wes Anderson livre à mes yeux un véritable petit chef-d’œuvre avec le premier "article" se concentrant sur les personnages de Benicio Del Toro, Adrien Brody et Léa Seydoux (un prisonnier devient un peintre incontournable), toutes les qualités que j'évoquais et que j'aime tant dans ses œuvres sont ici présentes et poussées à leur paroxysme. Cela ne veut pas dire que les deux suivants n'ont pas continué à me bluffer formellement (franchement, ça a été le cas en permanence) ou à me procurer bon nombre de sourires mais je dois bien reconnaître qu'ils n'ont jamais égalé le plaisir total que j'ai ressenti devant le premier de ces "articles", ces deux derniers au sujet d'une révolte étudiante (avec Timothée Chalamet et Frances McDormand) et d'un "kidnapping gastronomique" (avec Jeffrey Wright et Matthieu Almaric, entre autres pour toutes les histoires vu le nombre sidérant de têtes connues qui défilent) ne m'ont régalé -et pourtant quel régal de cinéphile !- que de façon bien plus sporadique par comparaison.
Du coup, j'avoue avoir du mal à trancher pour un film ne pouvant être qu'en dessous d'une majeure partie des précédents de la filmographie d'Anderson par le parti pris de sa décomposition en plusieurs segments impossibles à ranger sur le même piédestal ou en soulignant le caractère unique de ce cinéaste qui m'a encore offert une expérience comme j'en croise rarement dans une salle de cinéma.
La deuxième hypothèse sera sûrement la gagnante parce que, punaise, il faut bien reconnaître que ce type est un génie unique en son genre !
Une courte partie de l'équipe du film à Cannes : T. Chamalet, B. Murray, H. Girardot, O. Wilson et Wes Anderson, le réalisateur
L’affiche était alléchante : Sean Penn et Mel
Gibson, épaulés par des seconds rôles marquants comme Natalie Dormer et Stephen
Dillane (tous deux déjà présents dans Games of Throne), Steve Coogan ou Eddie
Marsan.J’ai eu un moment de méfiance me
souvenant de castings en or pour des trucs peu ou pas emballants. Le film de
Farhad Safinia, réalisateur iranien, tient quasiment toutes ses promesses en
délivrant une histoire humaine et humaniste, où le pardon, la rédemption et
l’altruisme sont au cœur de la thématique.
En 1872, William Chester Minor, médecin militaire de
formation, traumatisé par la guerre de Sécession, est interné depuis plusieurs
années dans un asile en Angleterre après avoir commis un meurtre durant une
crise de schizophrénie. Un jour, il répond à l'annonce publiée par le
lexicographe James Murray, qui cherche des collaborateurs pour éditer un dictionnaire
de référence, publié par l’université d’Oxford. Au fil des ans, Chester Minor
devient l'un des principaux contributeurs, envoyant une quantité astronomique
de fiches.
Adapté du livre de Simon
Winchester et tourné en 2016, le film ne sort qu'en 2019. La sortie a notamment
été retardée par un conflit entre certaines sociétés de production. Aux États-Unis,
il ne connait qu'une sortie limitée en salles puis en vidéo à la demande. En France, il sort directement
en vidéo en 2019. Il est ensuite présenté hors compétition au festival du cinéma américain de
Deauville 2020. Les raisons de ces déboires sont des conflits entre
la société de production de Mel Gibson et la société de production et de distribution
Voltage Pictures.
En juillet 2017, Mel Gibson
et sa société Icon Productions tentent une action en justice
contre Voltage Pictures . Ils reprochent à Voltage Pictures le contrôle
de certains aspects de la production. Il est aussi reproché à Voltage Pictures
d'avoir refusé de programmer cinq jours de tournage pour des scènes importantes
à Oxford
ainsi que le final cut au
réalisateur. Ces poursuites font ensuite l'objet d'un règlement à l'amiable
confidentiel en avril 2019. Mel Gibson et le réalisateur Farhad
Safinia prennent alors leur distance avec le film, estimant que la
version sortie par Voltage ne leur convient pas. Ainsi, ils ne participent pas
à la promotion du film. Au générique, Farhad Safinia est crédité sous le
pseudonyme de P.B. Shemran.
- Dis, donc Mel, tu es loin du confort de L'arme Fatale avec ce film...
- Steve, à la lettre T, tu trouveras le mot "Trahison"...
Malgré ce parcours un peu plus compliqué que d’accoutumé,
il ne démérite pourtant face à un montage qui déplu à Mel Gibson et à son réalisateur et surtout mérite d’être vu pour ses multiples facettes.
Son jeu d’acteur d’abord.
Dans le rôle du médecin schizophrène, Sean Penn livre un
rôle de composition habité et remarquable qui rappelle, si tant est besoin
de le faire, qu’il est l’un des acteurs les plus doués de sa génération. Il
fallait bien la prestance de Mel Gibson face à lui. Loin d’en faire des
caisses, l’acteur australien offre ici une interprétation tout en retenue et en
subtilité, se mettant au diapason de son partenaire, formant du coup avec Penn
un duo mémorable, en même temps qu’une très belle affiche. Mais le film ne se limite pas à sa paire de stars, car basé
sur une histoire vraie, les évolutions personnelles de leurs personnages sont
aussi tortueuses qu’inattendues.
« The Madman » (Sean Penn donc), incarcéré, connaitra une guérison, suivie d’une
rédemption, en apportant son aide à la veuve de l’homme qu’il a assassiné,
mettant je cite « sa fortune et sa vie entre ses mains, il ne tient qu’à
elle d'en faire ce qu’elle en veut ». Touchant une pension d’ancien
combattant de l’armée américaine, cet exilé en Angleterre, William Chester
Minor, reversa tout à Eliza Merret (Natalie
Dormer) qui était dans la misère avec ses six enfants, permettant de les
élever au fil des ans. L'actrice, découverte dans le rôle d'Ann Boylen, dans la série les Tudors, ne cesse de montrer la force de son jeu d'actrice, avec encore un rôle mémorable. La guérison de Minor, amorcée par ce premier pas, connaitra un
bond rapide quand il apportera une aide
précieuse au « Professor » (Mel Gibson), annotant des citations d’auteurs
de chaque siècle, sur des mots qui seront répertoriés et classés par ordre
alphabétique dans le premier dictionnaire créé par l’Université d’Oxford. Alors
qu’il est toujours incarcéré, sa schizophrénie recule tant qu’il parvient à se
concentrer sur ce travail de fourmi.
James Murray, lui, au départ professeur non diplômé, écossais
de surcroît, autodidacte talentueux parlant plusieurs langues, sera embauché
pour apporter sa méthode peu conventionnelle sur la création du dictionnaire
qui peine à démarrer, et dont les premiers collaborateurs butent depuis des mois
sur le symbolique mot « Art », tellement indéfinissable et vaste,
pour être recensé sur plusieurs siècles. Murray montrera la voie à toute une génération
de lexicologues, tout en étant conscient que le temps lui manquera pour
terminer un ouvrage, traitant d’une langue toujours en perpétuelle évolution.
Leur association peu orthodoxe, une fois mise en lumière,
secouera les conventions de l’époque et Oxford refusera dans un premier temps
de créditer à l’ouvrage, la participation exceptionnelle de l’américain toujours
considéré comme un criminel aux yeux de la justice anglaise.
Difficile de raconter la suite sans tout dévoiler, mais
les thèmes universels de l’amitié et de l’amour, seront grandement de la partie
et permettront à l’homme-fou de connaitre le pardon, en le considérant comme
une victime de guerre, non responsable de ses actes.
Si reproches il y a, c’est sur ce montage des studios qui
a sacrifié certains passages qui auraient mérité d’être plus développés, et de
cette absence de dates, mis à part celle du départ, sur les moments clés, l’histoire
se passant sur plusieurs années.
Mais l’ensemble reste malgré tout très regardable et touche
la corde sensible du spectateur, entre vies brisées et renaissances, et donne
furieusement envie de lire le livre pour combler les quelques trous de la
version cinématographique.
« The Madman et The Professor » malgré son
univers très littéraire nous entraine au-delà des mots pour nous plonger dans
les sentiments, sans pathos, égratignant au passage la bonne société londonienne
et les méthodes barbares de ses asiles psychiatriques, avec une interprétation
de qualité, une reconstitution historique pointue et une photographie bien
travaillée.
Du bel ouvrage. Plus léger qu’un dictionnaire mais tout
aussi instructif.
Trente-sept ans après l'adaptation de Lynch, Denis Villeneuve est le nouvel Élu chargé de porter la complexité du titanesque univers SF de "Dune" à l'écran. Mais là où un film controversé n'avait pas suffit à convaincre tout le monde, Villeneuve lui a de plus grands plans : deux films pour conter le parcours de Paul, jeune héritier des Atréides, qui, dans cette première partie, va devoir se révéler, endurer les pires épreuves d'un terrible jeu de pouvoirs et, enfin, disparaître derrière le plus grand rôle dans lequel l'inscrit sa destinée.
"Dune" version 2021 s'arrête ainsi quasiment à la moitié du film de Lynch et a donc la chance de bénéficier de plus amples développements pour installer sa dimension mystique, la mythologie tentaculaire de son contexte, ses acteurs-clés et les enjeux en cours et à venir... mais aussi de frustrer en n'étant justement que la première partie d'un diptyque dont toute l'ampleur prendra évidemment encore plus de sens devant la découverte de l'oeuvre dans sa totalité.
Cela dit, comment ne pas déjà se régaler devant les partis pris de Villeneuve qui, réussissant à trouver un étonnant (et assez unique) compromis de tous les instants entre la SF hardcore et celle plus grand public, parviennent à étaler toute la richesse de ce monde géopolitique en plein bouleversement néfaste tout en ne s'éloignant jamais de la perspective personnelle de son héros, conditionné par sa nature unique à en être le grain de sable imprévisible ?
Sans tomber dans une bête vulgarisation ou un gloubi-boulga indigeste pour le néophyte, l'introduction de Villeneuve bluffe par la simplicité de sa présentation, tout y est abordé avec un naturel parfaitement compréhensible dans les grandes lignes : les visions, l'exposition de ce qui se joue sur la planète Arrakis, les forces en opposition... Il suffit juste de quelques minutes pour que l'on soit immergé dans l'univers de "Dune" et ses terminologies atypiques avec la soif d'en découvrir toujours plus. Et le film ne fera que nous récompenser en ce sens, de la splendeur grandiloquente de l'arrivée d'une délégation protocolaire chez les Atréides aux confins lovecraftiens des forces de l'Empire jusqu'à la beauté aride d'Arrakis secoué par les vrombissements des vers de sable, le panel de cette galaxie de peuplades et de mondes se révèlent constamment à nous dans la parfaite symbiose des partitions singulières de Hans Zimmer et des idées visuelles de Villeneuve pour en souligner les caractéristiques intrinsèques à chacun et positionner le jeu d'échecs politique qui se met en place en défaveur des Atréides.
La rigueur séculaire d'un système, n'ayant que pour but de chercher à perdurer en éliminant tout, qui l'entrave s'abat de façon implacable en se mariant avec le style de Villeneuve, figeant les personnages dans la froideur austère de leurs positions respectives où ils ne sont en réalité que des pions vivant ou mourant au bon vouloir de l'Empereur. Mais, dans cet environnement où les ténèbres cherchent à annihiler toute once d'humanité, celle-ci subsiste, s’égrenant sur le chemin de Paul pour le guider sur les pas de la prophétie qu'il a à accomplir, que ce soit au travers d'une mère partagée entre les désirs cachés de sa caste et l'amour pour son fils (magnifique scène du test où Rebecca Ferguson excelle à nous faire ressentir le déchirement de son personnage), du regard bienveillant d'un père, d'une amitié virile, de la souffrance d'une perte impardonnable, des visions d'une figure féminine et... de Paul lui-même, jeune homme rempli d'hésitations face à la stature que le destin cherche à lui faire embrasser (le choix de Timothée Chalamet pour l'interpréter est parfait). En cela, au-delà des épreuves qu'il doit subir et du côté spectaculaire qu'elles induisent au cours d'assauts belliqueux mémorables tout au long du film, "Dune : Part One" (car c'est bien son titre) se conclut judicieusement sur la plus fondamentale d'entre elles, celle par laquelle Paul doit abandonner celui qu'il était pour devenir celui qu'il est censé être, toute la symbolique que Villeneuve met un point d'honneur à traduire par l'image atteint ici sa quintessence dans ce "simple" affrontement final où la mort et les larmes versées (l'eau) ont une importance capitale, celle de conduire son héros -et nous avec- sur le commencement de ce qui sera sa véritable odyssée dans une deuxième partie dont on se prend déjà à rêver...
Peut-être que le seul gros reproche que l'on pourrait adresser au film est d'être finalement tiré d'une histoire désormais connue de tous, non seulement par les lecteurs du roman et/ou les spectateurs de la première version cinématographique mais par tous ceux ayant lu ou visionné des œuvres de SF qui ont allègrement pillé "Dune" au fil des années, diminuant ainsi l'effet de surprise de l'ossature de ses rebondissements principaux ou donnant un méchant coup de vieux anachronique à certains d'entre d'eux (au hasard, tout ce qui entoure une certaine traîtrise, trop rudimentaire aujourd'hui dans ses modalités)... Toutefois, les efforts d'un cinéaste que l'on sent si immodérément amoureux et respectueux de l’œuvre qu'il a la chance de mettre en scène nous font assez vite pardonner les quelques passages obligés croisés sur la route de Paul tant on a envie de la poursuivre en sa compagnie. Et on est prêt à parier tous les containers d'Épice de la planète Arrakis que la suite nous les fera complètement oublier par l'envergure encore plus imposante qu'elle sera amenée à prendre. Déjà très haut, "Dune: Part One" pourrait même en ressortir plus grand à sa lumière. Vivement !
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Articlecomplémentaire de Wilfrid RENAUD
Inutile de revenir sur les qualités du film, je ne ferais
que répéter en moins bien ce qu’a déjà dit Frederic Serbource dans l’article
ci-dessus.
Si, une chose quand même, le film met en avant une
comédienne qui confirme, à chaque fois, le
potentiel qu’elle possède et tout le bien que je pense d’elle : Rebecca Fergusson. Découverte dans Mission Impossible : Rogue Nation (le
5ème opus), elle a joué depuis dans Life puis le 6ème volet de la franchise impossible, The greatest Showman ou Docteur Sleep pour ne citer que ceux
que j’ai vu, et ne cesse, avec cette première partie, de s’affirmer comme une des
comédiennes les plus douées de sa génération.
Rebecca Ferguson
Quasiment sans rien changer à son
physique, elle arrive par son jeu d’actrice à faire oublier le personnage
précédent et faire corps avec celui qu'elle interprète. Rebecca Ferguson est un atout considérable dans Dune, qui s’est armé d’un
casting imparable, nécessaire à ce type d’œuvres où l'erreur peut-être fatale. (Le choix d'Hayden Christenssen dans la première trilogie Star-Wars).
Je tiens aussi à revenir aux origines du roman de Frank
Herbert. Publié à l'origine sous forme de deux publications dans le magazine Analog en 1963 puis 1964,
il a été le roman de science-fiction le plus vendu au monde. Dans les éditions
françaises, ce roman est quelquefois divisé en deux volumes (Dune I
et Dune II),
comme lors de sa première publication dans Analog. En 1966, le roman remporte le prix Hugo
qui récompense les meilleures œuvres de science-fiction ou de fantasy,
à égalité avec le roman Toi
l'immortel de Roger Zelazny. Frank Herbert écrira de nombreuses suites dont les enfants de Dune, créant un univers cohérent et étendu.
Dune brasse plusieurs thèmes, de l’écologie
planétaire aux rivalités politiques et religieuses et ressort le rôle de l’Elu,
cher aux grandes fresques littéraires et cinématographiques. Dune,
c’était un peu Games of Throne avant l’heure, mais situé dans l’espace et sur ses
différentes planètes, au lieu d’un monde fantasy médiéval. Il n’est donc pas
étonnant que l’on y retrouve des similitudes.
Autre point important au niveau idée et casting, le choix de Stellan Skarsgard pour interpréter le grand méchant du film : le Baron Harkonnen. Pourtant peu présent dans cette première partie, on sent bien la félonie et tout le coté répugnant du despote, donnant une nouvelle dimension à ce personnage emblématique de la saga. Le héros n'est souvent meilleur que lorsque le méchant est réussi. Objectif atteint ici.
Dune version 1984 de David Lynch
La réalisation de Villeneuve
ne souffrira pas, pour ma part, de la comparaison avec celle de David Lynch
qui, s’il est un grand auteur, n’était pas à sa place sur ce type de projet. Le
fait que la version de 1984 se soit plantée partout sauf en France en dit long
sur les goûts et les couleurs de chacun…Aperçu dernièrement sur les chaines satellite,
victime de son époque et de ses raccourcis, une nouvelle vision au lieu d’un
vulgaire remake s’imposait.
Contrairement à des films
comme Le seigneur des anneaux où tout
avait été tourné à la suite, la crise du Covid et la frilosité légitime des
producteurs avaient mis à frein aux ambitions autour de l’univers de Dune. Au vu, des recettes mondiales,
plus de 75 millions de dollars à l’étranger, la suite est déjà quasiment sûre d’être
tournée.
Reste à savoir les chiffres que le film fera
aux USA mais aussi en Chine, nouveau poumon de la vie et la mort des franchises à
succès, pour en être totalement certain.
"Mourir peut attendre" (2021) de Cary Joji Fukunaga
Et donc, si mourir peut effectivement attendre, le délai aura quand même été bien long mais, compte tenu du contexte que l'on sait, cette attente en valait elle la peine ?
Je réponds "OUI" sans hésiter !!
Car cet ultime apparition de Daniel Craig dans le rôle arrive à rassembler de manière satisfaisante les fils épars des 4 précédents et à leur donner une conclusion marquante : cette série de films constitue en fait clairement un véritable feuilleton moderne à l'heure des grandes sagas télévisuelles.
Bien sûr, comme toujours, certain(e)s vont dire qu'ils ne reconnaissent pas (plus) "leur" Bond préféré (et tous les autres interprètes seront cités en fonction de la génération à laquelle on appartient) en ânonnant que c'était mieux avant et en oubliant qu'une saga qui a démarré en 1962 (j'avais alors 4 ans ...) se doit toujours de proposer quelque chose de semblable et de différent à la fois au risque, si ce n'est pas le cas, de finir par ressembler à un OSS117 de Dujardin ou de verser dans l'auto-parodie plus ou moins volontaire.
A cet égard, vous avez vu/revu entre autres les deux derniers Brosnan (" Le monde ne suffit pas" et "Meurs un autre jour") : ils relevaient carrément de la catastrophe industrielle et étaient nuls et bêtes à en pleurer ?
Daniel Craig lui aura non seulement su habiter son personnage mais aussi le faire évoluer progressivement vers un personnage à la fois plus brutal et plus humain tout en restant parfaitement crédible.
Alors, des films "sombres", comme me l'a dit un bon ami ?
Oui car - comme toujours finalement - des films parfaitement en phase avec leur époque. D'ailleurs, la saga des Bond constitue un parfait témoignage sociologique, bien plus passionnant pour qui sait y regarder que les oeuvres engagées - rapidement datées et colorées politiquement très à gauche - de certains cinéastes plus ou moins cotés.
Alors, un Bond parfait ?
Non, bien sûr mais dont la conclusion ouvre d'une manière très surprenante un nouveau chapitre à une franchise qui pourrait bien encore nous surprendre à l'avenir ...
Un gros point négatif demeure toutefois la présence de la française Léa Seydoux : aussi mystérieuse, sensuelle et raffinée qu'une fricadelle sur son lit de pommes frites ...
Un point positif : la présence de Ana De Armas (rappelez vous de la brune piquante de "Knock Knock" d'Uli Roth : c'était elle) qu'on aimerait bien revoir dans ce registre.
À toute épreuve (Lat sau san taam)
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