La
bande-annonce le laissait présager, ce Joker là serait différent de
tout ce qu'on avait pu voir jusqu'à présent dans les films tirés de
l'univers des Comics. Et son Lion d'or à la prestigieuse Mostra de
Venise, épaulé par des critiques presse et spectateurs en grande partie
dithyrambiques m'ont chauffé à blanc avant la vison du film.
Au final, je l'ai trouvé bon, même très bon par moments malgré quelques défauts dans son dénouement final.
Le
traitement est d'autant plus surprenant que le réalisateur avait
auparavant été coupable du Very Bad Trip à l'humour décapant et qu'il
change ici son fusil d'épaule tant et si bien que son film ressemble à
parfois s'y méprendre à l'univers Scorsesien, notamment dans sa
photographie et ses fulgurants pics de violences.
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Un petit air de Taxi Driver |


Le
triple meurtre de goldens boys dans le métro de Gotham alors qu'il
portait son costume de clown va vite faire de lui l'emblème des plus
démunis. C'est ici la deuxième et plus importante pour moi lecture de
"Joker", film miroir d'une société malade où l'écart entre les classes
sociales est si énorme que les plus pauvres se soulèvent avec l'arrivée
de ce personnage qui prend de manière pernicieuse des allures de héros.
La foule le copie et le banalise avec des masques de clowns grossiers
avant de lâcher toute sa colère et sa frustration dans des actes de
violence aux allures de guerre civile.


C'est là que ça m'a un peu gêné: quand lors du talk-show télévisé, animé par le présentateur brillamment joué par Robert de Niro, entre son attitude et ses propos, on lui laisse autant de temps d'antenne sans que sa folie ne fasse tâche dans une émission humoristique. Mais le dénouement en sera radical et l'audimat en sera le premier ravi, déclenchant le chaos dans la ville de Gotham où l'anarchie deviendra l'étendard de toute une classe, trop longtemps victime du chômage, de la promiscuité et de l'abandon d'élus baignant dans le caviar. On y voit évidemment chez nous un rapprochement assez flagrant avec les événements qui ont eu lieu en France et un certain mouvement tout en jaune...Mais n'oublions pas que la lutte des classes n'a malheureusement pas de frontières.
Néanmoins ici, si les urnes ont perdu la confiance de la population, une fois l’insurrection probablement maîtrisée, ce leader malgré lui retournera en asile psychiatrique. Non sans que tout le chaos précédent n'ait eu des répercussions sur un certain jeune Bruce Wayne avec l'assassinat de ses parents...
Les pions sont placés et nul doute que si le fou parvient à faire une sortie, le chevalier noir pourra entrer en action sur l'échiquier de Gotham.
Malgré son coté noir et nihiliste, le film se permet des petites pointes d'humour et on se surprend, contrairement aux autres films où le Joker apparaissait, à avoir parfois de l'empathie pour ce fracassé de la vie marqué au fer rouge. Ce qui est un dérangeant tour de force surtout quand on le voit dans une ultime scène continuer sur sa lancée criminelle dans l'asile qui est censé le contenir. Mais la folie d'un homme est comme un fou-rire incontrôlable, une fois sortie on ne sait pas quand elle s'arrêtera.

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Lundi 14 octobre 2019

Le film, qui relate une histoire originale inédite sur grand écran, se focalise sur la figure emblématique de l’ennemi juré de Batman. Il brosse le portrait d’Arthur Fleck, un homme sans concession méprisé par la société.
Joker où la magistrale interprétation de Joaquin Phoenix atteint ici des sommets, sombre, triste, noir comme Gotham, mélancolique, tortueuse comme est l'âme du Joker... Comme un opéra, la tension monte crescendo et on se demande, quand tout va exploser... Ce film est un chef-d'oeuvre où on est entrainé dans la folie progressive de ce pauvre homme qui rêve d'etre un artiste de stand up et qui va sombrer dans sa folie destructrice.
Jouant souvent sur les codes de Scorsese, avec par exemple " Taxi Driver", " La Valse des Pantins" ou encore " Les nerfs à Vif", trois films avec un de Niro jouant ici un personnage très proche de son personnage de Rupert Pupkin de " La Valse des Pantins", Todd Phillips pourtant habitué aux comédies comme la saga " Very Bad Trip" étonne et offre un récit sombre et tragique, violent, parfois drôle, souvent délirant et toujours suffocant. Il s'éloigne surtout des habituelles adaptations de comics en créant une histoire originale autour du Joker, ennemi juré du Batman, non tirée d'une bande dessinée même si parfois on y retrouve des similitudes avec Alan Moore et son " Killing Joke".


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