Deux chroniqueurs trop rares sur ce blog nous livrent leur avis sur un film que je n'ai pas encore vu mais qui est en tête de ma petite liste des priorités.
Prix du Jury au dernier festival de Gérardmer. Film Canadien de Robert EGGERS
W.R
Article de Johannes ROGER
Bon
avant tout le film n’est pas le chef d’œuvre radical annoncé par une
revue qui commence par Mad et finie par Movies. Dégonflons un peu la
hype hystérique. C’est en l’occurrence un bon petit film d’horreur et
c’est déjà pas mal par les temps qui courent.
La réussite est avant
tout plastique, la mise en scène, très belle et précise, rappelle dans
la composition des plans certains grands maîtres de
la peinture flamande. Pour le côté horrifique on est dans le hors champ
obscur et inquiétant comme dans la japan horror, même si le film recèle
quelques moments purement graphiques.
Pour le reste, on suit une
famille de bigots, chassé de leur village par d’autres religieux. Le
père, qui ne jure que par la bible, installe sa famille au bord d’une
forêt où rien ne pousse. Les enfants se mettent à disparaître un à un,
les soupçons se reportent alors sur l’aînée des enfants, jeune fille qui
est en train de devenir femme. Par ce biais le scénario rappelle que la
chasse aux sorcières était une fois de plus une manière pour les
religieux de contraindre la féminité.
Pour autant les personnages ne
sont pas manichéen, le père tout fanatique qu’il est, semble dépassé
par les événements, c’est plus un hypocrite et un loser qu’un mauvais
bougre. Bien sur les enfants font les frais du fanatisme de leur parent,
en cela le film est bien actuel dans ses thématiques.
Avis complémentaire de Jacques COUPIENNE
Vu le samedi à 9h00 lors du week-end à Gérardmer. Probablement pas
l'heure idéale pour découvrir un film assez lent voire contemplatif par
moments mais très séduisant avec le recul. Un univers à la Nathaniel
Hawthorne qui nous dépeint de convaincante manière des fous de Dieu,
puritains de la Nouvelle Angleterre, qui se retrouvent isolés dans leur
noyau familial ... avec tous les démons - réels ou imaginaires - qui
rôdent : dans les bois ou leurs esprits ? Un très beau final et une
magnifique photographie pour une œuvre qui aurait probablement mérité
mieux au niveau du palmarès ...
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