Article de Frédéric SERBOURCE
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lundi 20 décembre 2021
SPIDERMAN : NO WAY HOME
Article de Frédéric SERBOURCE
samedi 18 décembre 2021
LE DERNIER DUEL
Article de Johannes ROGER
vendredi 17 décembre 2021
MALIGNANT
Bienvenue à Eric Beauvillain.
Nouveau chroniqueur et "collègue théâtral" depuis quelques années, avec qui j'avais écrit une saynète à quatre mains, l'homme a du style et de l'humour. Au besoin allez faire un tour sur son site pour vérifier : AMATHEUS
En général, quand on a vu un film d’horreur, on en a vu un paquet d’un coup. Les zombis vont plus ou moins vite, les vampires ont des dents plus ou moins grandes, les slashers se cachent derrière une porte ou une armoire… Mais les trames restent les mêmes. Un des derniers films qui m’avait marqué, par son originalité et sa qualité, c’était Saw, de James Wan. Il faut croire que j’aime son travail puisque j’ai adoré Malignant. On ne s’étonnera donc pas que j’en vante à peu près tous les aspects de façon totalement subjective… A commencer par l’histoire. J’ai été pris dès le départ, par ce mari violent, ces évènements qui ne sont pas reliés, cette créature… Je trouvais chaque scène intéressante et mystérieuse – et d’autant plus quand elles se justifient finalement alors qu’on ne comprend pas ce qui se passe au départ, en quoi des choses peuvent être relié, quel intérêt à certaines scène… Mais le film a cette qualité de réunir tout ce qu’elle a présenté avec une explication solide, comme des pièces de puzzle qui ne laisse pas deviner l’ensemble mais le révèle une fois toutes assemblées ! Une histoire solide, donc… Et originale. Parce qu’on peut se dire qu’on a déjà vu quelque chose qui peut ressembler à certains passages, mais j’ai trouvé l’ensemble très frais. Et jusqu’au bout, avec son lot de surprises auxquelles je ne m’attendais pas et qui répondent à des questions qui ne me semblaient pas justifiables… Et si ! Alors oui, ça n’a rien de crédible et on pourrait se dire que c’est tiré par les cheveux (ahaha)… Mais on est dans un film d’horreur… Et si, pour certains, je peux avoir des réserves, trouver des choses faciles ou illogiques, j’ai été satisfait d’un bout à l’autre par les révélations de celui-ci.
Côté image, j’ai trouvé ça particulièrement soigné. On a, assez souvent, un joli travail sur les lumières, que ce soit dans le sombre pour l’ambiance, les rues, le repaire comme pour les moments lumineux. Ressort de ce film l’impression d’un grand travail sur les détails pour rendre réaliste chaque endroit, de la chambre d’hôtel à la maison. Quant à l’hôpital, extérieurement, il est magnifique ! Et puis ces plans… Au-delà de l’efficacité de l’ensemble, on est gâté par quelques vues du dessus impressionnantes, des courses-poursuites accrocheuses… Qui mettent également en valeur les effets spéciaux. Là encore, les quelques effets gores sont parfaits pour donner un sentiment de réalisme malgré l’incongruité de la chose. Et les changements de lieu sont époustouflants. J’ai été totalement happés par l’esthétisme du film, efficace sans être racoleur à mon goût. Les comédiens remplissent pleinement leur tâche et la Créature est excellemment interprétée – on a l’impression d’être dans le Matrix de l’horreur pour l’esthétisme fluide des mouvements ! Pour parfaire le tout, on a une bande-son et une musique qui fait totalement le job, elle englobe le tout pour donner de l’ampleur sans pour autant être trop présente. Bref, Malignant, un film que j’ai trouvé visuellement envoûtant dans une histoire mémorable, originale et qui n’hésite pas à aller au bout de ses idées, avec des effets visuels épatants et des explications solides à tout ce qui est posé.
jeudi 16 décembre 2021
WEST SIDE STORY
Article de Frédérique BADOUX
J’étais plutôt sceptique à l’annonce d’un remake du grand classique, même si Spielberg est une valeur sûre. Pourquoi refaire ce qui est déjà grandiose ?
Quand je vois la daube qu’on a tiré de mon western adoré « Les sept mercenaires », de la même époque que West Side Story, à l’origine sur une musique originale de Bernstein (Elmer) inimitable...Mais j’étais curieuse, aussi, de voir comment maître Spielberg reforgerait ce matériau précieux.En sortant du cinéma, je marchais sur un nuage, l’âme comblée et le cœur débordant.
Tout d’abord, il ne s’agit pas d’un remake, de toute évidence, mais d’une nouvelle production, un peu comme la reprise d’une pièce de Broadway à Londres, l’interprétation d’une symphonie célèbre et bien aimée par un autre orchestre sous la baguette d’un nouveau chef, la direction d’un ballet dansé par une nouvelle troupe dirigé par un autre chorégraphe. L’œuvre d’origine est traitée avec beaucoup de respect, je dirais même avec vénération. Pas de remise au goût du jour, pas de torsion pour plaire au marketing d’un certain public, pas de fan service. Voilà qui nous fait des vacances !
Steven Spielberg s’est simplement fait plaisir. Mettre en scène une comédie musicale était un rêve qu’il couve depuis longtemps. Et quand Spielberg se fait plaisir, c’est nous qui jouissons. Il peut se permettre un tel caprice, il dispose des moyens financiers et de compétences à la hauteur du chef d’œuvre d’origine !
La musique est toujours celle de Bernstein (Léonard), intacte et sublime. Les paroles de Stephen Sondheim sont inchangées et toujours aussi poétiques que puissantes. La chorégraphie est fidèle à l’esprit du West Side Story de 1961. On reste dans les sixties. Pas besoin de transposer cette tragédie romantique intemporelle, ni d’altérer une narration dont le propos est curieusement actuel, à l’heure où l’identité nationale, l’immigration et la xénophobie sont sur les lèvres de nombres de politiciens. Avoir conservé l’époque renforce même le sujet parce que les similitudes nous frappent de plein fouet !
La petite touche LGBTQ est également très pertinente, tout en subtilité.
Même la scène des mauvais garçons, placée dans les locaux de la police de quartier, évoque les dédales de l’administration et la violence institutionnelle de la société d’hier comme d’aujourd’hui, les jeunes en décrochage étant trimbalés du commissariat au tribunal en passant par l’assistance sociale et l’évaluation psychiatrique. Les paroles de cette scène chantée sur le ton de l’ironie sont d’une telle justesse !
La griffe de maître Spielberg réside dans la relocalisation de certaines scènes, dans l’ordre des chansons, et ces choix sont tous judicieux, et surtout dans la manière de filmer !
L’œuvre d’origine était assez statique. Les caméras de l’époque étaient lourdes et fixes. Ici, Spielberg nous offre de danser et de virevolter avec les acteurs. Au lieu des plans fixes ou des traveling rectilignes d’antan, on survole les rues et les places, on rase les murs, on se précipite, on se cache, on plonge, on épie, on se jette dans la mêlée ou on s’en échappe... Plusieurs fois je me suis dit que Spielberg avaient dû mettre la caméra sur un drone télécommandé tellement elle est mobile. Les chorégraphies y gagnent en énergie et en expressivité, les scènes de dialogue (parlé ou chanté) en intimité ou en force, et les scènes dramatiques vous emportent littéralement.
Le directeur de la photographie, Janusz Kamiński, collaborateur attitré de Spielberg, a pris son pied ! Les textures, les couleurs, les ombres... Un seul mot me vient à l’esprit : transcendance !
Le décors du quartier en démolition me fait penser à la décrépitude d’une civilisation qui, au lieu de se questionner, d’adresser la causalité, va opérer un simple upgrade du système d’exploitation et reconstruire du neuf sur du vieux, espérant chasser les problèmes un peu plus loin, un peu plus tard, éparpillant ses victimes pour les neutraliser dans l’impuissance. On sent bien, à travers cette histoire du West Side, que les loubards sont des produits du système, et qu’ils le savent. Ils se débattent chacun à leur manière.
J’avais craint, durant les premières minutes, que les nouveaux acteurs ne fassent pas le poids. Difficile d’égaler le charisme de George Chakiris (Bernardo en 1961)), le charme de Richard Beymer (Tony), l’énergie de Rita Moreno (Anita) – qui joue d’ailleurs le rôle de Valentina, dans la version de Spielberg, à la place de Doc.
Les personnalités sont ici plus mesurées, l’interprétation est moins intense, moins empruntée aussi, mais admirable et parfaitement dirigée. Ansel Elgort (Tony), qui sort de la même école d’art dramatique, même promo, que Timothée Chalamet, soit dit en passant, incarne très bien le jeune homme en pleine introspection, tiraillé entre ce qu’il veut devenir et le contexte social qui l’a forgé. Il chante et danse comme un pro.
Maria est toujours aussi douce et discrètement brillante. Elle fait penser à ces jeunes filles trop intelligentes pour leur milieu, incertaines de la manière dont elles doivent se comporter parce qu’en s’affirmant, elles risqueraient de brûler leur entourage. L’actrice Rachel Zegler a une voix d’ange !(dans la version d’origine, les acteurs étaient doublés pour les chants). De plus, le casting est authentique : les portoricains sont tous interprétés par des acteurs hispaniques, Spielberg y tenait.Certains aspects sont trop soudains, à mon goût, ou trop banalisés, psychologiquement discordants : le coup de foudre (où sont l’éclair et le tonnerre ?), la (non)réaction de Maria à la mort de son frère... Mais on passe facilement là-dessus. À comparer avec un éventuel director’s cut...
Donc oui, on peut saluer l’initiative et se rassurer : cette version ne tue pas la précédente, elle rend hommage à la comédie musicale West Side Story avec tout le talent qui caractérise Steven Spielberg.
Je retournerai voir ce joyau la semaine prochaine, une ou deux fois au moins !
mardi 16 novembre 2021
BEAUTIFUL BOY
Bienvenue à la nouvelle chroniqueuse de ce blog. Écrivaine et illustratrice ayant étudiée à l'académie des Arts de Namur. Hé oui, encore une passionnée qui nous vient de Belgique après Jacques Coupienne.
Elle nous livre ici un "vieux" coup de cœur puisque le film date de 2018
Article de Frédérique Badoux
J’ai remarqué ce film en suivant de près la carrière de Timothy Chalamet après sa découverte dans « Interstellar », « Miss Steven » et « Call me by your name ». Ce jeune acteur à une telle présence à l’écran, il donne une telle portée aux personnages qu’il incarne, tout en sortant des stéréotypes hollywoodiens, que je suis tombée sous son charme.
Et avec « My beautiful boy », j’ai été complètement bluffée ! Ce film confirme le talent de Chalamet, mais m’a également fait découvrir Steve Carell, habituellement protagoniste de comédies américaines qui ne me font pas rire, dans un registre dramatique qu’il lui sied surprenamment très bien !
Je n’ai pas pus revoir « My beautiful boy » une seconde fois tout de suite, comme je le fais d’habitude pour mes coups de cœur : ce film me demande une bonne préparation émotionnelle, vu le sujet traité – l’addiction aux drogues dures – et pourtant, il ne succombe pas au sordide. Il touche juste, dans la transmission de son message, et c’est sans doute pour ça qu’il atteint le spectateur sensible, quoique l’absence de sensationnalisme provoque certaines critiques ; le film manquerait d’inspiration derrière la caméra. J’ai éprouvé tout le contraire !
Précisons en passant que le réalisateur est belge et que son style n’est pas hollywoodien, ce qui peut décevoir les attentes considérant la distribution, les maisons de production et le fait que l’histoire se déroule à San Francisco.
Nick Stef et Timothy Chalamet |
La chronologie du film n’est pas linéaire. Elle est fondée sur les ressentis du père, David Sheff, qui associe souvent la situation présente aux souvenirs. Le chevauchement de scènes de périodes différentes permet une immersion dans la nostalgie du père, nostalgie qui lui sert souvent de moteur pour chercher à comprendre à la fois la drogue et son fils, mais qui nourrit aussi son angoisse et son sentiment d’impuissance. Ce chevauchement crée également des intersections entre des mondes parallèles, le côté lumineux du fils rayonnant et épanoui et son côté obscur, dont le père n’avait même pas idée, la vie aisée de cette famille de la classe moyenne américaine et la plongée dans les recoins les plus noirs de la société, dont le père n’avait pas idée non plus.
La photographie joue avec les reflets dans les miroirs (personnages en réflexion, dans tous les sens du terme), avec les plans rapprochés ou larges et leur symbolisme, avec la lumières et les flous, pour un rendu contextuel et émotionnel rehaussant la narration.
On y rencontre les effets de la drogue et l’impact de l’addiction sur tous les membres de la famille : nervosité, angoisse, impuissance, abandon, euphorie, colère, moments de joie de vivre, solitude, confusion, questionnements…On y ressent surtout le sentiment de manque, autant celui du fils pour quelque chose que la drogue ne comble pas, que celui du père pour son fils qui lui échappe.
Question
adaptation, même si je n’ai pas lu les livres, on devine qu’elle est le fruit
d’une collaboration étroite entre auteur et réalisateur (et acteurs). Les
interviews de l’équipe lors de la première le démontrent également. Le film
donne à voir avec brio et en substance une histoire qui a duré près de dix ans
et une vingtaine de cures de désintoxication de plus !
La musique est réduite à des chansons ou des sons qui parfois font partie de la scène et se prolongent à la scène suivante dans cet esprit de chevauchement chronologique et émotionnel, mais sans provoquer de rupture de ton. L’absence d’une BO telle qu’on en a l’habitude, composée spécialement pour le film, convient très bien à ce genre de narration intimiste et introspective.Le titre du film est aussi celui d’une chanson de John Lennon, qu’on entend évidemment plusieurs fois. Notons les dix dernières minutes du film recouvertes par le Largo de la symphonie n°3 d’Henrick Górecki, à couper le souffle !
L’ambiance du film est très réussie, le ton est juste et constant, la narration cohérente et l’interprétation magnifique. « My Beautiful Boy » parle de la drogue sans « sortir les violons », malgré l’intensité de certaines scènes. Il évite l’écueil de la critique sociétale et contourne le problème du trafic. Il préfère nous plonger dans les questions existentielles individuelles sans nous y noyer, sans nous assommer de dialogues moralisateurs et sans nous infantiliser. Il donne à voir les incertitudes de la parentalité : quand lâcher prise et quand intervenir ? Et jusqu’où ? Quelle est la part de responsabilité des parents quand la vie d’un enfant tourne au tragique ?
Il parle surtout d’amour inconditionnel.
D’ailleurs, l’amour paternel de David Sheff pourrait sembler irréaliste, idéalisé, si on ne savait pas que « My Beautiful Boy » est une histoire vraie !
On peut déplorer quelques longueurs, mais du début à la fin, ce film ne présente pas un seul moment qui soit faux ou manqué.
Je ne suis pas férue de drame, au cinéma, mais ce film accroche une place dans mon top 10 !
dimanche 7 novembre 2021
LES ETERNELS
Un gars qui rappelle quand même un certain homme d'acier et un des célèbres X-men |
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